
Le Brésil poursuit sa lutte effrénée contre les tensions inflationnistes
Lancée dans une course pour réduire les pressions inflationnistes, la banque centrale du Brésil a donné cette nuit son quatrième tour de vis monétaire depuis le début de l’année en augmentant son principal taux directeur de 25 points de base (bp). «Donnant suite au processus d’ajustement progressif des conditions monétaires, le Comité de politique monétaire a décidé à l’unanimité de relever le taux Selic à 12,25% l’an», a indiqué la banque dans un communiqué laconique. Et la tendance reste à la hausse, le Comité indiquant qu’il gardait sa stratégie d’un «ajustement prolongé» de sa politique monétaire afin de ramener l’inflation à 4,5% en 2012. Les économistes prévoient une nouvelle hausse en juillet et un taux de 13% en fin d’année.
En mai, l’inflation a atteint 6,55%, soit le plafond de l’objectif officiel pour 2011. Mais ce sont les tensions sur les salaires qui inquiètent le plus. En avril, le taux de chômage est tombé à 6,4%, et est même de 5,9% ajusté des variations saisonnières, soit son plus bas niveau depuis près de dix ans. Si les salaires réels ont chuté de 1,8% en avril à 1.540 reals, soit 665 euros, les économistes prévoient que la faiblesse du chômage devrait tirer à la hausse les salaires, notamment pour les emplois qualifiés. «Avec un resserrement du marché du travail et probablement une réévaluation des salaires réels, les pressions du côté de la demande de travail vont s’accentuer» estime Marcelo Salomon, chef économiste chez Barclays. D’autant que le gouvernement s’est engagé sur une hausse du salaire minimum de 14,5% en 2012.
La hausse du real de près de 5% contre le dollar sur les trois derniers mois devrait néanmoins permettre de réduire la hausse du prix des biens importés. Le gouvernement a déjà fait savoir qu’il tablait sur une croissance du PIB de 4,5% à 5% cette année, contre 7,5% enregistrés en 2010. «Après une période de surchauffe l’année dernière, l’économie brésilienne est plongée dans une cure d’amaigrissement du fait du retrait des politiques de relance fiscale et du resserrement monétaire» estime Alfredo Coutiño, directeur de l’Amérique Latine chez Moody’s.
Le pays fait face à une crise politique qui inquiète les marchés, avec la démission de l’homme de confiance de Dilma Rousseff, Antonio Palocci, connu pour sa rigueur fiscale. Morgan Stanley tempère l’impact de cette démission par une approche moins interventionniste sur le real du ministre des finances.
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Cuba : fin du black-out, l’électricité est revenue après la cinquième panne en un an
La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse