«L’attractivité du crédit n’est pas remise en cause par la crise en Ukraine»

Emmanuel Schatz, responsable crédit corporate de Natixis Asset Management
Patrick Aussannaire

- L’Agefi : Quel est l’impact de la crise en Ukraine sur le marché du crédit européen ?

- Emmanuel Schatz : Depuis la destitution de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, les tensions observées sur le marché du crédit européen sont restées très contenues. S’agissant des émetteurs de qualité «investment grade», un plus haut à 82 pb a certes été touché en séance le 14 mars sur l’indice synthétique iTtraxx Main, à comparer avec 73 pb avant le déclenchement de la crise. Mais cet indice est depuis revenu à son niveau de départ. Sur l’iTraxx Crossover, on observe même un léger resserrement depuis le mois dernier. Sur le crédit cash, nous n’avons pas observé de véritables tensions. Finalement, seuls sont affectés les émetteurs ayant d’importantes activités en Russie, et bien évidemment au premier chef, les sociétés russes elles-mêmes.

- L’attractivité de cette classe d’actifs est-elle remise en cause à court terme ?

- L’attractivité du crédit n’est selon nous pas remise en cause, sauf à connaître une véritable escalade diplomatique qui affecterait alors toutes les classes d’actifs risquées. Au regard de la timidité des sanctions prises par l’Occident contre la Russie et des liens d’intérêt étroits qui unissent ce pays avec l’Europe, un engrenage géopolitique néfaste aux marchés n’est pas notre scénario central. Pas plus tard que ces derniers jours, les milliardaires russes Friedman et Kahn ont conclu l’acquisition de RWE-Dea, auprès de l’électricien allemand RWE et le pétrolier russe Rosneft annonçait dans le même temps une entrée indirecte au capital du fabriquant italien de pneus Pirelli.

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