La troïka estime que la Grèce doit encore se retrousser les manches

Le rapport de la mission confirme la création d’une agence de privatisation gérée par un conseil indépendant
Antoine Duroyon

Alors que le débat se poursuit en Europe entre échange d’obligations grecques pour allonger les maturités et initiative de Vienne (lire page 2), la troïka (BCE, FMI, UE) a rendu son rapport de mission. Un document très attendu - dont Reuters a obtenu une copie - qui ne se berce pas d’illusions sur l’état des finances nationales, la récession s’avérant «plus longue et plus profonde que prévu». La contraction du PIB grec devrait ainsi atteindre 3,8% cette année avant un retour poussif à une croissance de 0,6% l’année prochaine. Et le ratio de la dette publique devrait culminer en 2012-2013 avant de diminuer.

Pour la troïka, Athènes doit accentuer ses efforts au risque de manquer ses objectifs de déficit. «La stratégie financière doit être revue. Etant donné qu’il est de moins en moins probable que la Grèce retourne se financer sur les marchés en 2012, le programme d’ajustement est désormais en déficit de financement», soulignent les émissaires. «Le prochain versement (de l’aide) ne pourra avoir lieu tant que ce déficit de financement ne sera pas résolu», préviennent-ils. Ce versement s’élève à 12 milliards d’euros dans le cadre du premier plan de soutien de 110 milliards d’euros entériné en 2010.

Afin de revenir dans les clous et pouvoir prétendre à un coup de pouce supplémentaire, Athènes a identifié des mesures de consolidation budgétaire représentant 10% du PIB de 2011 à 2014 et va poursuivre un effort de privatisation sans précédent. Pour y veiller, une agence de privatisation grecque gérée par un conseil indépendant va voir le jour sous peu. La Commission européenne et les pays de la zone euro pourront y nommer des membres. Et pour que cette structure soit pleinement mise à contribution, le protocole d’accord sera actualisé pour intégrer des objectifs contraignants en matière de recettes de privatisation.

Mais une cure d’austérité supplémentaire est difficile à vendre en Grèce, alors que le taux de chômage a culminé en mars à 16,2% de la population active. Le Premier ministre grec, George Papandréou, doit faire face à la grogne de son propre camp, le Pasok. «Les députés veulent que le fardeau soit supporté par ceux qui le peuvent le plus», a déclaré la ministre du Travail, Louka Katseli. Le gouvernement espère néanmoins faire approuver son plan d’austérité par le Parlement avant la fin du mois.

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