
La Troïka donne plus de temps au Portugal pour redresser ses finances
La Troïka vient d’accorder une nouvelle bouffée d’air au Portugal. Devant la récession profonde que traverse le pays, la BCE, la Commission et le FMI ont décidé de lui donner un an de plus, jusqu’à 2015, pour ramener ses finances publiques dans les clous du pacte de stabilité. Les institutions avaient déjà offert un délai de grâce à Lisbonne en 2012.
La Troïka estime que le programme de redressement économique du pays décidé lors de son sauvetage au printemps 2011 est correctement appliqué. Le Portugal continue d’assainir ses finances publiques et de mettre en œuvre des réformes structurelles. Mais il est confronté aux conséquences de l’austérité, à la faiblesse de la demande extérieure, à l’endettement du secteur privé et aux difficultés de financement des entreprises, particulièrement des PME. La récession sera donc largement plus profonde que prévu. Après avoir reculé de 3,2% en 2012, le PIB devrait baisser de 2,3% cette année. Ce n’est qu’au cours de 2014 que la reprise pourrait se faire sentir. Et encore très légèrement, avec une croissance de 0,6% du PIB. Le chômage devrait dépasser les 18%.
Pour éviter que la situation ne s’aggrave davantage, le gouvernement a demandé à revoir ses objectifs de consolidation budgétaire et la Commission se dit prête à accorder ce délai. Officiellement, le déficit a atteint 4,9% du PIB en 2012, en ligne avec les demandes des bailleurs de fonds. Mais il devrait augmenter compte tenu du traitement comptable de la concession d’un aéroport. Ce déficit ne devra plus être ramené à 4,5% du PIB d’ici à la fin de l’année mais à 5,5%. En 2014, l’objectif de déficit sera de 4% du PIB (contre 2,5%). Ce n’est qu’en 2015 qu’il passera en dessous de la barre des 3%, déterminée par le pacte de stabilité. La dette devrait de son côté plafonner à 124% du PIB.
En mai, le FMI et l’Union devraient confirmer le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide de 2 milliards d’euros (sur 78 milliards) et l’allongement de la maturité des prêts accordés au pays par les fonds des secours européens. De quoi accompagner le retour définitif du pays sur les marchés prévu cette année. Les taux de la dette à 10 ans ont baissé depuis l’été dernier. Ils étaient à 5,82% vendredi. Après l’émission de titres à 5 ans en janvier, la première depuis avril 2011, le ministre des finances du pays a annoncé une nouvelle sortie sur les marchés «dans les semaines à venir».
Plus d'articles du même thème
-
La chute des frais des fonds européens a ralenti
Les frais des fonds qui se lancent en Europe sont aussi moins élevés, observe Morningstar. -
Axa IM Alts investit dans la restauration des tourbières pocosin aux Etats-Unis
Le gestionnaire français d’actifs alternatifs soutient Pantheon Regeneration PBC, oeuvrant à la régénération de tourbières menacées dans le sud des États-Unis, en échange de crédits carbone. -
Five Arrows boucle son dernier fonds de dette à 2,4 milliards d’euros
Le montant est supérieur de plus de 70 % à celui du fonds précédent et dépasse l’objectif initial de 2 milliards d’euros. -
Younited tire bénéfice de son changement de modèle
La fintech, qui est passée d’un modèle «originate to distribute» à l’octroi de crédits sur son propre bilan, vise toujours la rentabilité au quatrième trimestre de cette année. -
Schroders Capital obtient un mandat d’APG de 425 millions d’euros
Ce mandat porte sur la dette d’infrastructure. Il comporte un volet impact. -
Aviva Investors nomme un responsable des clients institutionnels au Royaume-Uni
L’intéressé arrive de Columbia Threadneedle.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
- La réputation du gérant s'impose comme un élément clé dans la sélection de fonds evergreen
Contenu de nos partenaires
-
PATRIMOINE
Ventes aux enchères : un monde qui bouge
Immobilier et placements financiers ne sont pas les seules pierres d’un patrimoine. Meubles, œuvres d’art, voitures, chevaux, joaillerie et horlogerie, vins et spiritueux sont des actifs alternatifs. Et les particuliers ont de plus en plus d’interlocuteurs s’ils souhaitent les acheter aux enchères -
Les géants des médias cèdent par calcul économique aux pressions de Trump
New York - La suspension de l’animateur Jimmy Kimmel s’inscrit dans une série de concessions des grands médias, soumis à une forte pression du gouvernement Trump, pour préserver leurs intérêts économiques quitte à reléguer la liberté d’expression au second plan. Avant le retrait de la grille du talk-show «Jimmy Kimmel Live!», annoncée mercredi par la chaîne ABC, pour des commentaires jugés déplacés après l’assassinat de l’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk, CBS avait annoncé, en juillet, la suppression de l'émission concurrente, «The Late Show» de Stephen Colbert. Celui-ci avait qualifié de «bon gros pot-de-vin» l’indemnité de 16 millions de dollars versée par Paramount Global, maison mère de CBS, pour solder une procédure intentée par Donald Trump. En décembre, ABC, déjà, avait accepté de régler un autre contentieux qu’il avait aussi initié, en déboursant 15 millions de dollars. L’affaire Kimmel a été amplifiée par un commentaire du patron du régulateur américains des communications (FCC), Brendan Carr, nommé par Donald Trump, dénonçant les déclarations de l’humoriste et appelant à une réponse. Jeudi, l’ex-rivale de Donald Trump à la présidentielle Kamala Harris a fustigé sur X un «abus de pouvoir pur et simple» et une «attaque frontale contre la liberté d’expression». Mais «les audiences de Jimmy Kimmel sont mauvaises depuis longtemps», a commenté Jeffrey McCall, professeur à l’université DePauw. Selon lui, ABC et Disney (maison mère) se sont surtout décidés «par rapport aux recettes publicitaires». Pour Ken Paulson, directeur du centre de la liberté d’expression de la Middle Tennessee State University, «les entreprises se fondent uniquement sur des considérations financières et ne protègent pas les intérêts du public». «Corriger les biais» La plupart des juristes s’accordent à dire que la justice aurait débouté Donald Trump ou son gouvernement dans tous ces dossiers. Mais, sur le cas Jimmy Kimmel, ABC a décidé qu’"il n'était plus viable sur le plan des audiences et des revenus», estime Jeffrey McCall. L'épisode Colbert est lui intervenu alors que la FCC devait statuer sur le projet de rachat de Paramount Global par la société de production Skydance, feu vert obtenu quelques jours plus tard. Fait sans précédent connu, la FCC a notamment obtenu de Skydance la promesse d’adopter «des mesures de nature à corriger les biais qui ont sapé la confiance (du public) dans les médias nationaux». Dans le cas de Jimmy Kimmel, le groupe Nexstar, qui contrôle plus de 200 stations locales aux Etats-Unis, a décidé le premier de ne plus diffuser le talk-show après l’appel de Brendan Carr. Or l’entreprise texane attend la validation, par la FCC, de l’acquisition de son concurrent Tegna, dévoilée en août. Plusieurs éditorialistes de droite ont opposé aux critiques sur la suspension de Jimmy Kimmel l’exemple du licenciement, en 2023, par la chaîne Fox News, appréciée des conservateurs, de Tucker Carlson, objet de campagnes pour dissuader les annonceurs. «Coercition» Revenait aussi le nom de la comédienne Roseanne Barr, débarquée par ABC en 2018 de son propre sitcom, «Roseanne», pour un tweet à caractère raciste. «Ce n’est absolument pas comparable», rétorque Ken Paulson. «Quand le public est mécontent, les chaînes peuvent en tenir compte. Quand c’est le gouvernement, c’est de la coercition.» Jeudi, Donald Trump a évoqué la suspension de licence pour les chaînes qui seraient «contre (lui)». Dans un contexte d’offensive contre les médias généralistes, considérés comme trop à gauche par le gouvernement Trump, le Congrès a adopté en juillet une loi supprimant la totalité de la subvention prévue pour l’audiovisuel public américain ces deux prochaines années. Jeffrey McCall rappelle que la FCC n’a autorité que sur les grandes chaînes hertziennes et pas sur la télévision câblée ou les plateformes en ligne. Pour autant, certains craignent de voir la famille Ellison, proche de Donald Trump et déjà aux manettes de Paramount Global, prendre le contrôle de Warner Bros Discovery (une offre serait en préparation), et plus particulièrement de la chaîne d’information CNN, bête noire des conservateurs. Thomas URBAIN © Agence France-Presse -
Commerce avec les Etats-Unis: le Canada et le Mexique veulent un accord «plus équitable et plus efficace»
Mexico - Le Canada et le Mexique ont défendu jeudi leur accord de libre-échange avec les États-Unis, tout en proposant de le rendre «plus équitable et plus efficace» lors de son réexamen prévu pour l’an prochain, face à la poussée protectionniste de Donald Trump. Lors d’une conférence de presse à Mexico aux côtés de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, le Premier ministre canadien Mark Carney a affirmé que son pays était «absolument déterminé à travailler avec (ses) deux partenaires». Le Canada et le Mexique souhaitent que l’accord commercial ACEUM les liant actuellement aux États-Unis soit «plus équitable et plus efficace», a-t-il souligné. Mme Sheinbaum s’est pour sa part dite «optimiste» quant à l’avenir de l’accord ACEUM «non seulement par conviction mais parce que je crois que le traité commercial (...) va prévaloir». L’accord, en place depuis 2020, doit être réexaminé par les trois pays l’année prochaine. Le président américain souhaite le renégocier en assurant des conditions plus favorables aux fabricants américains. Donald Trump a déjà imposé des droits de douane sur certaines produits provenant du Canada et du Mexique et ne relevant pas de l’ACEUM. Il a menacé ses voisins de nouvelles représailles s’ils ne parviennent pas à freiner la migration illégale et le trafic de drogue. L’ACEUM, qui a succédé à l’accord de libre-échange Alena, est crucial pour les économies du Mexique et du Canada, qui destinent respectivement environ 80% et 75% de leurs exportations aux États-Unis. «Nous sommes plus forts ensemble», a insisté Mark Carney. «La meilleure manière de concurrencer d’autres régions du monde est de renforcer le traité commercial entre les trois pays», a abondé la présidente mexicaine. La guerre commerciale de l’administration Trump a déjà perturbé de manière significative les relations entre les trois pays. Des droits de douane américains affectent les secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’aluminium au Canada et touchent les industries mexicaines de l’automobile et de l’acier. La rencontre des deux dirigeants visait également à réduire l'énorme écart entre leur commerce bilatéral et celui que les deux pays entretiennent respectivement avec les États-Unis. Le commerce de marchandises entre le Mexique et les Etats-Unis a totalisé plus de 763 milliards de dollars en 2024, tandis que celui des États-Unis avec le Canada a atteint près de 762 milliards de dollars au cours de la même période. En comparaison, les échanges de biens entre le Mexique et le Canada (31,8 milliards de dollars) font pâle figure. Le Canada est le cinquième partenaire commercial du Mexique dans le monde, tandis que le pays latino-américain occupe la troisième place parmi les nations avec lesquelles les entreprises canadiennes commercent. Les deux dirigeants, qui cherchent à diversifier leurs exportations, ont annoncé jeudi des programmes pour renforcer leurs échanges commerciaux et les investissements, en utilisant les ports canadiens et mexicains plutôt qu’en expédiant des marchandises à travers les États-Unis. © Agence France-Presse