
La tempête sur les émergents contraint l’Indonésie à relever ses taux
Rappel à la réalité pour la banque centrale indonésienne. Deux semaines après avoir opté pour le statu quo, Bank Indonesia a relevé hier de 50 points de base son taux directeur, à 7%, à l’issue d’une réunion d’urgence. L’institution monétaire, qui a aussi augmenté d’un demi-point le taux de sa facilité de dépôt à 5,25%, rejoint ainsi le Brésil, la Turquie ou encore l’Inde dans leur tentative de lutter contre la fuite des capitaux et la chute de leurs devises. Elle a enfin prolongé un accord de swap de devises de 12 milliards de dollars avec la Banque du Japon arrivant à échéance demain.
La roupie indonésienne, qui était tombée le 27 août à son plus bas niveau depuis avril 2009, à 11.337 roupies pour un dollar, s’est redressée hier pour clôturer à 10.935. Elle affiche malgré tout une chute de plus de 10% face au billet vert depuis le 22 mai, date du premier discours de Ben Bernanke laissant entrevoir une diminution du programme de rachat d’actifs de la Réserve fédérale américaine. La fuite des investisseurs étrangers est aussi visible dans le plongeon de 11% du Jakarta Composite Index depuis le début du mois.
La banque centrale indonésienne avait déjà resserré ses taux de 75 pb en juin et en juillet et tiendra sa prochaine réunion le 12 septembre. Outre le changement de ton de la Fed, qui a provoqué une tempête sur les marchés émergents au mois d’août, le pays d’Asie du Sud-Est paie aussi la détérioration de ses perspectives économiques. Le taux de croissance au deuxième trimestre est passé sous les 6%, tandis que l’inflation s’envole (8,61% en juillet) et pourrait atteindre entre 9% et 9,8% d’ici à la fin de l’année, selon la banque centrale. L’Indonésie doit financer un déficit du compte courant de 2,4% du PIB et ne peut se permettre de laisser filer sa monnaie.
«De nouvelles hausses de taux sont nécessaires pour restaurer la confiance des marchés dans un contexte de détérioration des fondamentaux économiques de l’Indonésie», écrivaient hier les économistes de Standard Chartered. Les stratégistes change de HSBC estiment de leur côté que les mesures annoncées hier pourront soulager les pressions à court terme sur la roupie. Même chose pour l’Inde, qui a ouvert hier une ligne de swaps en dollars au bénéfice des sociétés pétrolières locales. Mais «elles ne traitent pas les facteurs structurels qui devraient continuer à pénaliser les deux devises», selon HSBC.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse