La Réserve fédérale américaine fait un pas historique dans sa politique de communication

En mal de popularité, son président Ben Bernanke s’expliquera face à la presse le mois prochain à l’issue de la réunion de la banque centrale
Patrick Aussannaire

Alors que l’Etat de l’Utah prévoit de mettre en circulation des monnaies parallèles au dollar en circulation dans un geste de défiance vis-à-vis de sa politique monétaire, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de rompre avec près d’un siècle de tradition pour regagner sa crédibilité entamée. Son président, Ben Bernanke, tiendra sa première conférence de presse le 27 avril à l’issue d’une réunion de deux jours de politique monétaire de la banque centrale. Ce changement historique dans une institution connue pour son secret donnera à Ben Bernanke l’occasion de mieux informer le public et les marchés financiers sur la façon dont la Fed entend maximiser la croissance et tenir l’inflation à distance.

Ben Bernanke tiendra des points de presse quatre fois par an, à l’issue de chacune des réunions de politique monétaire de la Fed qui s’accompagnent de diffusion de prévisions économiques. Ces réunions sont prévues en juin et novembre cette année. La Fed se réunit au total huit fois par an. Il s’agit du premier point presse annoncé à l’avance par un président de la Fed de toute l’histoire de la banque centrale. «L’introduction de points de presse réguliers vise à améliorer la clarté et l’opportunité de la communication de la Réserve fédérale en matière de politique monétaire», déclare la banque centrale dans un communiqué. Les jours où une conférence de presse sera prévue, le communiqué annonçant la décision du comité de politique monétaire (FOMC) sur les taux d’intérêt sera diffusé à 12h30 locales (16h30 GMT) au lieu de 14h15 locales (18h15 GMT).

Face aux critiques, Ben Bernanke a fait des efforts pour expliquer les actions de la banque centrale au public. Il a donné deux longues interviews à la télévision, fait rare pour un président de Fed en exercice. Mais jusqu’à présent le discours avait du mal à passer. En déplacement dans la banlieue de New-York, Bill Dudley, le président de la Fed de New York, avait pris un exemple théorique pour illustrer la politique de la Fed sur l’inflation indiquant que «aujourd’hui on peut acheter un iPad 2 qui coûte aussi cher que l’iPad 1 avec une puissance deux fois supérieure». Un intervenant lui aurait répondu selon le Financial Times : «je ne peux pas manger un iPad». Cette décision permettra peut-être de changer cette image.

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