La réforme du système des retraites britannique pèse sur les assureurs

Les mesures annoncées avec le budget remettent en cause les spécialistes des rentes viagères. Elles pourraient cependant profiter aux gérants
Solenn Poullennec

La réforme du système de retraites britannique annoncée mercredi par le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, à l’occasion de la présentation du budget a fait dégringoler les spécialistes britanniques du secteur en Bourse hier. Ils pourraient souffrir de la souplesse accrue dont bénéficieront les retraités pour choisir leur mode de rémunération à la retraite.

Le cours du groupe Resolution perdait encore 5% hier. Les titres Old Mutual (-0,83%), Aviva (+0,67%), Prudential (+0,71%) et Legal and General (+0,90%) restaient à peu près stables après avoir baissé mercredi tandis que Standard Life (2,46%) tirait son épingle du jeu. «Standard Life est peut-être l’une des entreprises les mieux positionnées pour bénéficier des autres changements annoncés dans le budget», défend l’analyste de Deutsche Bank, Oliver Steel.

Georges Osborne a créé la surprise en annonçant une réforme du système de pensions à contributions définies qui permet aux personnes préparant leur retraite d’acheter une rente viagère (annuity). Avec la baisse des taux, les spécialistes des retraites ont offert des rentes moins intéressantes aux retraités qui pour beaucoup n’avaient pas d’autre choix que d’accepter. Dans l’immédiat, le gouvernement a annoncé qu’il allait rendre les autres systèmes de retraites plus attractifs en levant des contraintes réglementaires. Après avril 2015, «plus personne ne sera obligé d’acheter une rente viagère», a assuré George Osborne. «L’impact sur les ventes de rentes viagères sera profond. Avec des taux obligataires aussi faibles, nous pensons qu’une grande part des retraités vont trouver moins cher et plus flexible de choisir l’option des retraits (drawdown) sur leurs économies ou simplement d’investir leur argent autre part», écrit Oliver Steel.

George Osborne a notamment annoncé l’émission de 10 milliards de livres par an d’obligations dédiées aux retraités avec un rendement estimé de 2,8% à un an et de 4% à trois ans. «Le gouvernement place la barre à un niveau difficile à atteindre pour le secteur privé», déplore la recherche économique de Nomura.

La recherche actions d’UBS estime cependant que le secteur de la gestion d’actifs pourrait profiter de la refonte annoncée mercredi des livrets d’épargne défiscalisés (individual saving accounts). Les épargnants pourront avoir des espèces ou des titres sur un même livret et seront exemptés d’impôt annuellement dans la limite de 15.000 livres.

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