La pression sur le gouvernement grec monte encore d’un cran

L’Eurogroupe de vendredi n’a pas permis d’avancer sur le dossier grec. Des économistes évoquent désormais la possibilité de nouvelles élections.
Solenn Poullennec

Comme attendu, l’Eurogroupe qui s’est tenu vendredi dernier à Riga, en Lettonie, n’a pas permis aux Européens d’avancer sur le dossier grec. Les ministres des Finances de la zone euro se sont séparés sans que la Grèce ait présenté un plan de réformes qui ouvre la voie au versement des 7,2 milliards d’euros d’aides dus à Athènes par ses partenaires. Les économistes évoquent la possibilité de nouvelles élections.

«Je comprends qu’il y a eu des signes positifs récemment, cependant il y a toujours de très grandes divergences à résorber», a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à l’issue de la réunion. «Le temps est en train de filer», a-t-il mis en garde en ajoutant que la responsabilité de débloquer la situation incombait surtout au gouvernement grec. Le ministre néerlandais a exclu un versement partiel de l’aide alors que les créanciers de la Grèce redoutent qu’Athènes ne soit pas capable de s’acquitter des montants dus au Fonds monétaire international (FMI) en mai.

Selon le Financial Times, les échanges entre les ministres des Finances européens et leur confrère grec, Yanis Varoufakis, ont été très tendus au point que le ministre slovène aurait suggéré à la Grèce de préparer un «Plan B» en cas de défaut. La pression exercée sur Athènes est d’autant plus importante que le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a déclaré que les gouverneurs de la BCE allaient «surveiller avec attention» les décotes imposées sur les titres grecs utilisés en collatéral par les banques du pays pour se financer. Vendredi dernier, les titres grecs à 5 ans se tendaient de 84 points de base à 17,53%. Les titres d’Etat des autres pays dits périphériques n’étaient pas affectés.

Dans le contexte d’un blocage des négociations, des professionnels des marchés et des économistes évoquent la possibilité de nouvelles élections en Grèce. «Il y a plus de 50% de chances qu’il y ait de nouvelles élections en Grèce d’ici à juin», selon Michael Michaelides, de la recherche taux de RBS. Selon lui, plusieurs scénarios améneraient à provoquer des nouvelles élections. Le gouvernement pourrait tenter de trouver une nouvelle légitimité pour faire approuver des réformes tout en maintenant la Grèce dans la zone euro. Il pourrait aussi chercher à obtenir une nouvelle majorité pour faire approuver un troisième plan de sauvetage.

Pour l’économiste d’Unicredit, Erik Nielsen, la chute de l’économie grecque pourrait même pousser à la mise en place d’un gouvernement technocratique.

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