
La poursuite de l’assouplissement monétaire fait encore débat au sein de la Fed
Les craintes concernant l’économie américaine augurent-elles d’un nouveau programme d’assouplissement monétaire (QE)? Le président de la Réserve fédérale de Dallas, le faucon Richard Fisher qui a déjà voté à plusieurs reprises pour un resserrement monétaire, y est opposé. «La Fed en a fait assez, si ce n’est trop» pour stimuler l’économie, a-t-il indiqué lors d’une conférence à New-York. Même si la reprise doit être progressive, Richard Fisher anticipe une croissance de l’économie américaine de 3% en rythme annuel au second semestre.
De son côté, le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a estimé lors d’un entretien à la chaîne de télévision CNBC qu’il était encore «trop tôt» pour savoir si l’économie avait besoin d’un nouveau programme de soutien. «Nous discutons toujours de la stratégie de sortie la plus appropriée». Et d’ajouter que le calendrier dépendrait de l’évolution des chiffres économiques.
Or, la mauvaise série d’indicateurs économiques publiés depuis une semaine fait craindre aux investisseurs un trou d’air de l’économie américaine. Les créations d’emplois sur le mois de mai ont notamment fortement inquiété les investisseurs. A seulement 54.000 après 232.000 en avril, ce sont les créations d’emplois les moins nombreuses depuis juin 2010. «Alors que le Quantitative Easing 2 arrive à son terme en juin, la dégradation de l’activité tombe donc plutôt mal et fait craindre aux marchés un scénario de rechute de la croissance comme durant l’été 2010» estime Natixis.
La performance de l’obligataire américain, avec un rendement du T-note 10 ans qui oscille depuis plusieurs jours autour des 3% (à 2,99% cette nuit), illustre selon Natixis que les marchés n’anticipent «pas du tout un dérapage de l’obligataire à la fin du mois, et ne semblent pas plus s’attendre à un changement radical de cap pour la politique monétaire». Les positions spéculatives montrent que le marché est très long d’obligations à 2 et 5 ans et court de T-notes 10 ans. «Autrement dit, la courbe américaine pourrait s’aplatir davantage par le haut cet été avec un taux 10 ans qui s’installerait durablement en dessous de 3,0%. Durant l’été 2010, il avait testé 2,50%» estime Natixis.
Interrogé par Bloomberg, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, s’est dit confiant dans la capacité de l’Etat de se financer à bas coût dans un contexte de déficits record.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse