La part de l’euro s'érode dans les réserves de change internationales

Les ventes nettes d’euros ont atteint 40 milliards en équivalent dollars au deuxième trimestre, après 60 milliards d’achats nets au premier
Patrick Aussannaire

L’euro n’a plus la cote. Les données des réserves de changes trimestrielles calculées par le FMI (Cofer) montrent ainsi que, après ajustement des variations de change, les banques centrales ont été vendeur net d’euros à hauteur de 40 milliards en équivalent dollars au cours du deuxième trimestre, après avoir été acheteur net à hauteur de 60 milliards sur les trois premiers mois de l’année.

Il s’agit des ventes nettes trimestrielles les plus importantes depuis le troisième trimestre 2012, et proviennent intégralement d’ajustements de portefeuille de la part des économies émergentes qui ont cédé 60 milliards d’équivalent dollars. Les gestionnaires de change des pays développés ont en revanche été acheteurs nets d’euros à hauteur de 10 milliards d’équivalent dollars.

«Cela intervient durant une période où les risques relatifs à une résurgence de crise de la dette en zone euro ont reculé. Les pays émergents ont activement choisi de vendre et réduire leurs positions en euros, du fait de la faiblesse des perspectives économiques au sein de la zone et de la divergence qui s’est accrue avec les autres économies», explique Citigroup. La part de détention globale de monnaie unique dans les réserves de change internationales s’est ainsi érodée de 25,4% fin mars à 23,8% fin juin pour revenir sur ses niveaux de début 2013, au moment où la crise de la dette en zone euro n’était pas encore intense. Dans le même temps, elle s’est par ailleurs maintenue à 24,5% au sein des portefeuilles des institutions des pays développés.

Or, le deuxième trimestre correspondait à la période durant laquelle la BCE a officialisé son premier train de mesures d’assouplissement, dont la baisse du taux de dépôt en territoire négatif qui pénalise les investisseurs détenant des dépôts importants en euros. «La récente dépréciation de l’euro suggère que la diversification des réserves de change des banques centrales en défaveur de l’euro pourrait s’être accélérée au cours du troisième trimestre», notamment avec la nouvelle baisse du taux de dépôt à -0,20% décidée en septembre par la BCE, ajoute Citigroup.

Si l’euro n’a reculé que de 0,6% au cours du deuxième trimestre contre dollar, sa chute a atteint 8,4% entre fin juin et fin septembre. Elle a néanmoins été moins marquée contre le yen et la livre sterling, à respectivements 0,2% et 2,7%.

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