La normalisation monétaire pèse sur les comptes de la Banque de France

Son résultat 2013 avant impôt a baissé de près de 24% par rapport à 2012 du fait des remboursements de LTRO par les banques françaises
Solenn Poullennec

La normalisation progressive de la situation financière en zone euro se répercute dans les comptes de la Banque de France (BdF) en réduisant significativement son résultat. En conséquence, l’institution a encore renforcé ses coussins de sécurité.

En 2013, le résultat net de la banque était de 2,44 milliards d’euros et son résultat ordinaire avant impôt de 6,1 milliards d’euros. Quoiqu’à un niveau très élevé par rapport aux années avant la crise, ce dernier est en recul de 24% par rapport à 2012. «Nous avons la traduction concrète dans les comptes d’un début de normalisation de la politique monétaire», a expliqué le gouverneur, Christian Noyer, après l’approbation des résultats hier par le conseil général.

Le recul du produit net des activités (de 20% à 8,3 milliards d’euros) s’explique en effet par la forte contraction du bilan de la BdF. D’une part, les banques françaises ont progressivement remboursé les prêts à trois ans qui leur avaient été accordés fin 2011 et début 2012 (VLTRO). D’autre part, l’encours du portefeuille de titres souverains achetés dans le cadre du programme d’achat de dette souveraine (SMP) diminue naturellement depuis que le programme a pris fin. Enfin, la baisse du résultat s’explique par celle des taux. Alors qu’en 2012, le taux de refinancement de la BCE était à 1% et 0,75%, il est passé à 0,50% puis 0,25% l’année dernière et le corridor monétaire a été réduit.

Même si la situation économique et financière dans la zone euro s’améliore progressivement, la Banque de France a encore souhaité renforcer sa structure financière pour compenser la baisse de son résultat. Elle a ainsi abondé à hauteur de 1,25 milliard d’euros son fonds pour risques généraux (FRG), au titre de l’année 2013. Ce fonds, qui doit permettre à l’institution de faire face à toute sorte de risques, à l’exclusion du risque de change couvert par ailleurs, se monte aujourd’hui à 7 milliards d’euros. La normalisation des opérations de politique monétaire devrait se poursuivre cette année, au détriment du résultat 2014. Le FRG devrait donc encore être abondé à l’avenir.

La Banque de France ne communique pas encore sur les dividendes qui seront reversés à l’Etat. Elle le fera lorsque la part des intérêts perçus sur la dette grecque qui doivent être affectés à un compte spécial créé pour soutenir le pays, sera précisément déterminée.

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