
La Grèce resserre le verrou fiscal pour tenter d'éloigner toute rumeur de défaut
Malgré un horizon conjoncturel assombri, avec une récession de plus 5% attendue cette année contre une estimation de 3,8% en mai, le gouvernement grec s’efforce de maintenir un ton volontariste. Même si les pays du G7, réunis vendredi à Marseille (lire page 2), n’ont rien livré de consistant pour satisfaire le sort d’Athènes, le Premier ministre George Papandréou s’est dit résolu à prendre toutes les mesures nécessaires. En écho à cette déclaration, le ministre des Finances a dévoilé hier deux nouvelles dispositions d’urgence censées combler un trou dans le budget 2011.
Le gouvernement va ainsi collecter pendant deux ans via les factures d'électricité une taxe annuelle sur les biens immobiliers. «C’est la seule mesure qui puisse être mise en oeuvre immédiatement et produire des résultats rapides car elle ne dépend pas du mécanisme de collecte des recettes fiscales», a défendu Evangelos Venizelos, en déplacement à Thessalonique. Elle devrait représenter pour les citoyens un coût moyen de quatre euros par mètre carré et générer, combinée aux autres mesures de réforme du secteur public annoncées la semaine dernière, plus de deux milliards d’euros. Autre mesure entérinée ce week-end, plus symbolique cette fois, le salaire de l’ensemble des responsables politiques élus sera amputé d’un mois.
A quelques jours du retour en Grèce des inspecteurs de la troïka (UE, FMI, BCE), chargés d'évaluer le travail entrepris par Athènes, George Papandréou a également a assuré que la priorité du gouvernement était de «sauver le pays de la faillite». Les rumeurs d’un éventuel défaut ont couru tout le week-end. Selon Der Spiegel, Berlin étudierait l’impact potentiel d’un défaut de la Grèce, échafaudant plusieurs scénarios dont l’abandon de l’euro par Athènes. Hier, le ministre de l’Economie et chef de file des libéraux du FDP enfonçait le clou. «Pour stabiliser l’euro, il ne peut plus y avoir de tabous. Cela doit inclure, si besoin, une faillite bien ordonnée de la Grèce si les instruments nécessaires sont disponibles», a assené Philipp Rösler dans une tribune publiée par Die Welt. Il a également demandé à ce que des sanctions automatiques soient imposées aux pays endettés n’ayant pas honoré leurs engagements.
Plus d'articles du même thème
-
Le secteur européen de la construction peine à rebondir
L’activité a touché un point bas il y a un an tandis que les enquêtes de confiance se redressent, mais la reprise reste faible et les perspectives moroses, malgré l’espoir placé dans le plan de relance allemand. -
Rizlum, start-up spécialiste de l’IA agentique, accueille Guillaume Sarkozy
L'ancien grand patron devient vice-président et administrateur de cette entreprise innovante qui a développé un catalogue d’agents IA pour l’assurance. Son objectif : convaincre les acteurs traditionnels d’embrasser l’innovation pour le bénéfice des humains, clients et collaborateurs. -
Euronext intègre le CAC 40 et en chasse Teleperformance
Changement de statut pour l’opérateur boursier paneuropéen. Le groupe présidé par Stéphane Boujnah va rejoindre l’indice phare parisien le 22 septembre. -
KKR renforce son accompagnement auprès des familles françaises
Le géant du private equity nomme Mikael Markman en tant que managing director en charge des activités family capital en France couvrant ainsi les entrepreneurs et les familles. -
Le partage des profits des grandes entreprises se démocratise avec le temps
Les sociétés du SBF 120 ont versé 6% de leurs bénéfices 2024 au titre de la participation, de l'intéressement ou de l'abondement. -
Les services de location de serveurs, nouvelle manne dans la jeune industrie de l’IA
Oracle entre dans la cour des grands en s'imposant comme un fournisseur clé de capacités de calcul d'IA, en concurrence avec les leaders du cloud que sont Amazon, Microsoft et Google. Dans une exubérance irrationnelle propre à l’intelligence artificielle, les laboratoires d’IA et les hyperscalers multiplient les contrats de longue durée pour sécuriser leur capacité future de stockage sur des serveurs.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
Ruée vers l'or
Réarmement : le grand bond de l'industrie allemande
Outre-Rhin, entreprises établies comme jeunes pousses spécialisées investissent à tour de bras pour accompagner le réarmement occidental déclenché par le discours de Trump et la guerre en Ukraine -
Editorial
Taxe sur les ultra-riches : les mensonges de Gabriel Zucman
N'en déplaise à son concepteur, sa taxe n'est pas constitutionnelle, car son assiette n'est pas liée aux facultés contributives, puisqu'elle incorpore des revenus qui n'ont pas effectivement été perçus