
La Grande-Bretagne paye aussi cher que la France pour emprunter

L’arroseur arrosé ? Le taux de l’emprunt de référence à 10 ans de la France est brièvement passé sous celui du Royaume-Uni vendredi matin sur le marché obligataire pour la première fois depuis avril 2011, les deux taux évoluant ensuite au coude-à-coude autour de 2,11%. Les investisseurs anticipent une dégradation de la note de crédit de la Grande-Bretagne et la fin du programme d’assouplissement quantitatif de la Banque d’Angleterre. Cette nouvelle est d’autant plus symbolique que les médias anglo-saxons ont désigné la France comme le nouvel enfant malade de l’Europe, et critiquent à présent le laxisme budgétaire américain.
«Il y a un sell off plus marqué la semaine dernière côté britannique», explique Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis. «Mais cette tendance n’est pas récente. On observe des tensions sur les taux britanniques depuis septembre en raison de la situation économique du pays, qui était certainement en récession en 2012. La sous-performance s’explique aussi par l’état des finances publiques du pays, tout aussi délicate qu’en France avec un déficit attendu autour de 6% pour 2012 et un ratio d’endettement proche des 90%», argumente-t-il, avant d’ajouter : «On assiste à un retour à la normale du point de vue de l’évolution des taux britanniques mais aussi américains qui semblent de nouveau corrélés aux fondamentaux économiques».
Londres est sous la menace des agences de notation. S&P a prévenu mi-décembre qu’elle passerait en revue la note Aaa, attribuée à la Grande-Bretagne en mars, après l’annonce du prochain budget. La France est moins bien notée que le Royaume-Uni, qui est triple A auprès des trois grandes agences. Paris qui a émis jeudi pour 8 milliards d’obligations à 10 ans bénéficiant d’un taux historiquement bas a perdu son triple A en 2012 auprès de S&P et Moody’s, mais a gardé son sésame chez Fitch Ratings.
{"title":"","image":"79164»,"legend":"Les investisseurs anticipent une d\u00e9gradation de la note de cr\u00e9dit de la Grande-Bretagne.»,"credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron