
La force du won inquiète les autorités et entreprises de la Corée du Sud
La faiblesse du yen, encouragée par la politique monétaire japonaise, inquiète les dirigeants sud-coréens et menace de pénaliser les entreprises du pays. Hier, le cours de l’action Samsung a chuté de près de 5% à 1.302 millions de wons alors que les analystes, soucieux de la force de la devise nationale, prédisent des résultats en baisse. Un panel prévoit en moyenne que le résultat opérationnel devrait ressortir en baisse de 3,6% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent.
Les fabricants d’automobiles Hyundai et Kia Motors s’attendent quant à eux à ce que la croissance de leur vente cette année soit de 4,1% avec 7,8 millions de véhicules livrés. Ce serait la plus faible progression enregistrée depuis 2006, selon Bloomberg. Après l’annonce de ces prévisions, les titres Hyundai et Kia ont chuté respectivement de 4,4% et de 6,1% hier.
Le won s’est renforcé de près de 25% face au yen l’année dernière, alors que la banque centrale japonaise tente de soutenir l’économie grâce à un programme de rachats d’actifs massif. La devise coréenne s’est par ailleurs légèrement renforcée (de 1,01%) face au dollar au cours des douze derniers mois.
Pour le moment, les exportations sud-coréennes se portent pourtant bien. Elles ont progressé de 7,1% en décembre, soit plus que prévu par les analystes. Elles devraient croître de 6,4% cette année, contre une progression estimée de 2,2% en 2013 et un recul de 1,3% en 2012, selon les chiffres du ministère coréen du commerce, de l’industrie et de l’énergie. «Les Etats-Unis et les économies avancées sont en train de connaître une reprise et la Chine devrait continuer à croître, ce qui est de bon augure pour nos exportateurs», a déclaré le ministre avant de reconnaître que «le renforcement du won face au dollar et au yen est une menace».
Un banquier central coréen a aussi présenté la volatilité de la monnaie comme le plus grand risque pour le pays, selon les minutes de l’institution publiée à la fin du mois de décembre. Ce banquier a également estimé que si le yen continuait de se déprécier, cela pourrait avoir un «impact» significatif sur les exportations. Les politiques coréens ont laissé entendre qu’ils pourraient agir contre la force du won, sans pour autant détailler la façon dont ils s’y prendraient.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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