
La fin du nucléaire en Allemagne augmentera fortement les émissions de carbone d’ici à 2020
La décision de sortir du nucléaire ne sera pas sans conséquence sur les émissions de carbone (CO2) de l’Allemagne d’ici à 2020. Derrière le charbon, à l’origine d’un quart de la production électrique allemande l’an dernier, les centrales nucléaires, qui n’émettent pas de gaz à effet de serre, assuraient en effet 22% de cette production, devant la lignite (20%), les énergies renouvelables (17%) et le gaz (16%).
Si 35% du courant produit dans dix ans devrait provenir des énergies renouvelables, selon le nouveau plan de la coalition au pouvoir, une étude que vient de publier Deutsche Bank souligne qu’une «grande partie de la production nucléaire manquante sur la période 2011-2020 sera remplacée par des énergies fossiles», essentiellement du charbon et du gaz, une augmentation des importations assurant le solde des besoins. En conséquence, la banque chiffre à 370 millions de tonnes l’accroissement des émissions de CO2 du secteur électrique allemand d’ici à 2020.
A l’échelle européenne, cette augmentation significative sera en grande partie neutralisée par des prévisions de croissance revues en baisse pour la Grèce, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, auxquels il faut rajouter l’Irlande, selon la Deutsche Bank. Elle souligne que «les mesures d’austérité en vigueur dans ces différents pays auront pour effet de brider l’utilisation de leur capacité industrielle à court et moyen terme», en premier lieu dans le ciment et l’acier qui sont d’importants émetteurs de CO2.
Les analystes de Deutsche Bank ne tablent donc plus sur un retour de la production industrielle à son niveau d’avant-crise d’ici à 2013 dans ces pays. Ceci devrait se traduire sur la période 2013-2020 par une baisse de 350 millions de tonnes des émissions de CO2 en Europe par rapport aux précédentes prévisions de la banque qui laisse inchangés ses chiffres pour 2011 et 2012.
Par ailleurs, les incertitudes économiques de la région, combinées à l’introduction de quotas de CO2 payants à partir de 2013, conduisent les analystes de Deutsche Bank à davantage de prudence sur le prix de ces quotas d’émission. Alors que la tonne de CO2 est actuellement valorisée 15,5 euros sur le marché, ils prévoient désormais pour la fin de cette année «un prix de 17 euros contre 21 euros précédemment, et de 19 euros à fin 2012 contre 22 euros auparavant».
Plus d'articles du même thème
-
La banque suédoise Noba veut rejoindre la Bourse de Stockholm
Le groupe opérant sous les marques Nordax Bank, Bank Norwegian et Svensk Hypotekspension veut se valoriser 3,2 milliards d’euros à l’occasion d’une introduction au Nasdaq Stockholm. -
BlackLine propose une IA au service des directions financières
L’éditeur lance Verity, suite de solutions intégrant de l'IA agentique qui s’appuie sur la plateforme Studio360. -
La chaire de triple comptabilité veut apporter sa pierre à la durabilité des entreprises
Cette nouvelle chaire vise, avec l’école d’économie Aix-Marseille et l’Institut Louis Bachelier, à apporter une caution académique à la méthodologie du cabinet conseil Goodwill Management. -
Technip Energies atteint de nouveaux sommets boursiers grâce à une acquisition
Le spécialiste de l'ingénierie énergétique va racheter des activités de matériaux avancés et de catalyseurs de l'entreprise américaine Ecovyst. De quoi renforcer ses capacités sur les marchés de la chimie circulaire, du captage du carbone et des carburants durables. -
Quadrille Capital cumule 500 millions d’euros de collecte dans ses stratégies phares
La société d’investissement spécialisée dans la tech porte ses encours à 1,8 milliard d’euros, un quasi doublement en cinq ans. -
Robeco conçoit un ETF ciblant les Etats européens vertueux sur le plan climatique
Le gérant néerlandais s’allie à ING et FTSE pour son premier ETF actif investi sur le marché obligataire.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
Contenu de nos partenaires
-
La main invisible
Nvidia et Tesla sous les fourches caudines de l’actuariat – par Bertrand Jacquillat
Pour y voir clair dans ce qui apparaît comme des extravagances, essayons d’introduire un peu de rationalité… avec l’aide des intérêts composés -
Orgue médiéval de Bethléem: un témoin unique du passé chrétien résonne à Jérusalem
Jérusalem - Enseveli pendant des siècles, un orgue médiéval découvert près de la basilique de la Nativité à Bethléem a résonné à nouveau à Jérusalem. «C’est une véritable fenêtre ouverte sur le passé, unique au monde, pour la première fois dans l’histoire moderne, nous avons la chance d’entendre un son médiéval», explique à l’AFP David Catalunya, chercheur espagnol qui a travaillé pendant plus de cinq ans sur cet orgue du XIème siècle. «Il ne s’agit pas d’une reconstitution ou d’une hypothèse, mais bien du son original: la même vibration que les Croisés percevaient autrefois dans l'église de la Nativité», a-t-il ajouté en marge d’une rencontre avec la presse internationale. Après avoir enfilé des gants blancs, M. Catalunya a joué une musique liturgique sur cet objet qu’il considère comme un «miracle», actuellement conservé au couvent Saint-Sauveur de la Vieille ville de Jérusalem et qui doit, à terme, être exposé dans un musée de la Custodie franciscaine de Terre sainte. Les notes sont énigmatiques, et leur puissance improbable tant l’instrument semble modeste. «C’est comme découvrir un dinosaure vivant, car c’est quelque chose dont nous savons qu’il a existé, mais que nous ne connaissions qu'à travers des fossiles, donc avec des preuves très limitées, or, ici, ce n’est pas un fossile: c’est l’objet réel et le son réel», commente avec enthousiasme Alvaro Torrente, un musicologue ayant participé au projet de restauration. «Espoir des Croisés» Cet orgue a été découvert «presque par hasard» en 1906 selon le frère Eugenio Alliata, archéologue franciscain, attaché à cette mission religieuse en charge de plusieurs lieux saints, dont le Saint-sépulcre à Jérusalem et la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée. Lors de travaux pour construire un gîte de pèlerins, un jeu de 222 tuyaux en cuivre et un carillon de cloches sont mis à jour à proximité du site considéré par les Chrétiens comme le lieu de naissance du Christ. Enterrés avec «le plus grand soin», ces éléments ont donc permis de reconstituer un orgue fabriqué en France au XIème siècle et transporté en «terre sainte» par les Croisés au XIIème siècle, toujours selon l’expertise de M. Catalunya. «L’espoir des Croisés qui les avaient enterrés était que le moment viendrait où ils résonneraient de nouveau, il n’a pas été vain, et ce fut un immense honneur d'être témoin et de participer à leur résurrection», a noté Koos van de Linde, un des spécialistes mondiaux des orgues, également consulté. «Avant-gardiste» Ces experts soulignent la technicité de l’objet (18 tuyaux produisent une note) et sa bonne conservation, mais aussi son ancienneté. Il est presque contemporain du développement de ce type d’instrument. La plupart des orgues anciens conservés, plus monumentaux, datent du XVème siècle. «Les chrétiens d’Europe avaient apporté à la basilique de Bethléem l’instrument musical le plus avant-gardiste utilisé à l'époque dans la liturgie: l’orgue, un instrument conçu pour devenir l’emblème de la musique sacrée», note M. Torrente. Il espère que cet «orgue de Bethléem» comme l’appelle sobrement l'équipe de recherche suscitera l’intérêt du grand public, car selon lui, cette trouvaille n’a pas encore révélé tous ses secrets. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Taxe Zucman sur les hauts patrimoines: alors que Gérard Larcher oppose un «non», Raphaël Glucksmann y voit «la base de tout accord»
Paris - Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une «illusion», alors que pour la gauche c’est «la base de tout accord» de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann. «Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin», a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC. Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l'économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards. Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman «est une illusion» et «ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel». «On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé», a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée. En outre, cela «conduira à l’exil fiscal», a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable. Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe «est fondamentale». «Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français», a-t-il plaidé sur TF1. Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même «la base de tout accord» de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. «On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant», a-t-il néanmoins jugé sur RTL. «Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu'à la fin un dispositif permette de taxer (...) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années», a-t-il répété. © Agence France-Presse