La diversification détruit souvent de la valeur dans les fusions-acquisitions

Dans un nouveau rapport sur le sujet, le Boston Consulting Group met l’accent sur les facteurs de succès d’une opération de croissance externe
Yves-Marc Le Reour

S’appuyant sur plus de 26.000 transactions réalisées dans le monde depuis 1988, la septième édition du rapport du Boston Consulting Group (BCG) sur les fusions-acquisitions met en exergue les principaux facteurs conduisant à un meilleur retour sur investissement dans ce type d’opérations. Elle confirme que le rachat d’une société cotée par une autre entreprise cotée «détruit de la valeur un an après l’annonce de l’opération dans 53% cas», même si cette proportion est légèrement plus faible (51%) dans le cas où la cible est filiale d’une entité cotée.

L’une des surprises de l’étude concerne les acquisitions transnationales, perçues comme plus risquées que les transactions domestiques, mais qui entraînent une hausse du cours de bourse de l’acquéreur plus forte à court terme, à condition que la cible soit elle-même cotée. L’existence d’un prédateur d’origine étrangère favorise également la valorisation de la cible, avec une augmentation de 17% de son cours de Bourse dans la semaine suivant l’annonce de l’opération, contre une hausse de 14% si l’acquéreur potentiel est du même pays.

Dans la majorité des cas, l’acquisition d’une société du même secteur d’activité conduit à un retour sur investissement «légèrement positif» au bout de deux ans, contre -3% s’il s’agit d’une diversification. Mais cette règle ne s’applique pas aux prédateurs dont la rentabilité d’exploitation est faible, les risques d’exécution étant alors jugés moins importants que l’espoir d’amélioration des marges découlant de l’entrée dans un secteur plus prometteur.

La performance boursière à moyen terme d’un acquéreur qui paie en numéraire une cible cotée s’avère plus élevée que lors d’un règlement en titres car dans ce cas, «cela semble indiquer aux investisseurs que le cours de Bourse de l’acquéreur est trop élevé». Mais pour une cible non cotée, ceux-ci privilégient au contraire un paiement en actions, qui «rend plus vraisemblable le maintien en place des responsables existants pour assurer le succès de l’opération, puisqu’ils seront actionnaires de l’entité combinée», juge le BCG.

Si les sociétés les plus actives en fusions-acquisitions obtiennent généralement des retours sur investissements plus faibles que les acquéreurs occasionnels, les premières créent davantage de valeur si la cible est «une société en difficulté, une entité non cotée ou une entreprise située sur un autre continent».

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