
La démission de Jürgen Stark met au jour les dissensions au sein de la BCE
Stark est déjà le deuxième Allemand à claquer la porte du conseil de la Banque centrale européenne (BCE) en l’espace de six mois, après la démission en février de l’ancien président de la Bundesbank, Axel Weber. Il marque ainsi son hostilité à la décision de la BCE de reprendre son programme de rachat d’obligations publiques et d’acheter également des dettes italiennes et espagnoles.
Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de l’orthodoxie monétaire allemande au sein de la BCE, Stark aurait voté, début août, contre la reprise de ce programme, mis en sommeil pendant cinq mois, tout comme le président de la Bundesbank, Jens Weidmann et deux autres patrons de banques centrales. Depuis il ne cachait plus son malaise sur ce programme, soulignant que ce n’est pas le devoir de la BCE de venir en aide à des Etats comme l’Italie et l’Espagne incapables de mettre de l’ordre dans leurs finances publiques.
En Allemagne l’hostilité de Stark à la politique de la BCE est largement partagée par les milieux politiques et une grande partie de la presse. Pour le président du parti social-démocrate, Sigmar Gabriel, le rachat de dettes italiennes et espagnoles a transformé la BCE en une «bad bank» européenne dont la direction souffrirait d’un clivage grandissant entre les représentants des pays du Nord et ceux du Sud. Pour la CDU, parti de la chancelière Angela Merkel, la démission de Stark doit être considéré comme un «signal d’alarme dramatique qu’il est temps de libérer la BCE de son rôle de secouriste de la politique».
Pour les analystes le départ de Stark souligne une nouvelle fois la divergence entre la position de l’Allemagne et celle de la plupart des autres pays membres de la zone euro. «La politique de la banque centrale en sera entravée et sa crédibilité auprès des marchés affaiblie», estime Marco Bargel de Postbank.
Stark devrait être remplacé par un autre Allemand, Jörg Asmussen, secrétaire d’Etat au ministère des finances à Berlin. Interrogé en marge du sommet du G7 à Marseille, il a rappelé qu’il est au diapason avec le président de la Bundesbank, Jens Weidmann. «Il est connu que nous sommes proches économiquement», a-t-il dit. Weidmann a promis quant à lui qu’il continuerait à s’engager au sein de la BCE en faveur de la stabilité monétaire et de l’indépendance de la banque centrale.
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