
La contribution des créanciers privés au plan grec au menu de l’Ecofin

Un consensus sur la participation des investisseurs privés à un nouveau plan de soutien à la Grèce s’avère difficile à trouver tant les points de vue semblent divergents entre les partenaires européens réunis hier à Bruxelles pour un épilogue annoncé lors du Conseil européen des 23 et 24 juin. Alors que le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a chiffré à 25 milliards d’euros la contribution potentielle des investisseurs privés à ce deuxième plan de soutien, son homologue allemand, Wolfgang Schaüble, a estimé qu’aucun progrès n’a été réalisé.
Soutenue par la Finlande et les Pays-Bas, l’Allemagne veut permettre aux créanciers privés d'échanger leurs obligations actuelles contre de nouvelles, dont la maturité serait prolongée de sept ans. Bien que le vice-ministre allemand des Finances, Steffen Kampeter, a assuré que Berlin «ne ferait rien qui est contre l’avis express de la BCE», cette mesure est combattue par l’institution de Francfort qui veut éviter à tout prix un événement de crédit.
«La BCE n’est pas favorable à une restructuration ou à une décote. Nous devrions exclure tout concept qui n’est pas simplement fondé sur le volontariat et qui présente des éléments de contrainte», a réaffirmé hier Mario Draghi devant le Parlement européen. Une «initiative de Vienne», qui consiste à maintenir une exposition volontaire à la dette souveraine par un accord de reconduction (rollover), respecterait cette exigence.
Pour jeter de l’huile sur le feu, le Financial Times évoque une note d’experts remise à la Commission européenne faisant état des risques d’un plan de restructuration sur le tissu financier grec. Et de préciser que si la BCE s’obstinait à ne pas accepter les obligations grecques comme collatéral, les Etats européens pourraient être amenés à fournir une rallonge de 20 milliards d’euros afin de recapitaliser les banques. «Des haircuts pourraient avoir des effets dévastateurs sur le système bancaire grec en particulier» souligne Natixis.
Aiguillonnés par un dérapage du déficit budgétaire sur les cinq premiers mois de 2011, à 10,275 milliards d’euros (contre un objectif de 9,072 milliards), les ministres européens ont promis de se retrouver dimanche à Luxembourg, mais ont déjà indiqué qu’il leur faudrait plus de temps que prévu pour trouver un accord faisant grimper le taux 10 grec à un record de 17,46% et baisser l’euro à 1,4415 contre dollar.
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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