La Chine laisse derrière elle la croissance à marche forcée

L'économie chinoise a enregistré une croissance de 7,7% au premier trimestre, contre 7,9% au trimestre précédent et 8% prévus par le consensus
Patrick Aussannaire

Je ne pense pas que nous serons capables de conserver un rythme de croissance économique ultra-rapide et ça n’est pas ce que nous souhaitons non plus» avait prévenu la semaine dernière le président chinois qui s’est engagé sur un rééquilibrage de la croissance. Les chiffres publiés ce matin par le Bureau national des statistiques du pays en a donné une confirmation, montrant un ralentissement de la croissance de l’économie chinoise à un rythme annuel de 7,7% au premier trimestre de cette année. Un chiffre inférieur aux attentes du consensus qui tablait sur une croissance de 8%, et en ralentissement par rapport aux 7,9% enregistrés au quatrième trimestre 2012, rythme qui marquait pourtant le premier rebond trimestriel de l’activité en deux ans.

Ce rythme reste en ligne avec celui de 7,8% enregistré en 2012, le plus faible depuis 1999, ainsi qu’avec l’objectif affiché par le gouvernement de 7,5% sur l’ensemble de l’année. Une prévision qui semble prudente au regard de celle de 8,3% livrée ce matin par la Banque Mondiale dans son dernier rapport sur l’Asie de l’Est et le Pacifique, ainsi que celle de 8,2% livrée la semaine dernière par la Banque Asiatique de développement.

La Banque Mondiale a néanmoins réduit de 0,1 point sa prévision, invoquant les efforts menés par Pékin pour restructurer son économie qui engendrent des risques sur le secteur immobilier, le système financier, ainsi que sur les finances des gouvernements locaux qui «menacent les efforts de contrôle du ralentissement du gouvernement». La croissance de la production industrielle a ralenti à un rythme annuel de 8,9% en mars, après 9,9% sur les deux premiers mois de l’année. Celle des ventes de détail s’est élevée à 12,4%, soit 1,4 point de moins qu’en mars 2012.

Dans ce contexte, Frances Cheung, stratégiste chez CA-CIB, estime que «la faiblesse des chiffres de croissance combinés au ralentissement de l’inflation constaté réduit la probabilité d’un resserrement monétaire, au moins à court terme, ce qui devrait permettre à la courbe de taux d’intérêt de se repentifier». L’inflation a ralenti à 2,1% le mois dernier, après 3,2% en février. Le taux de swap à un an était à 3,24% ce matin, alors que le taux de refinancement à 7 jours grimpait de 3 points de base (bp) à 3%.

La Banque Populaire de Chine (PBOC), qui souhaite mettre un frein à l’abondance de liquidités dans le système, a retiré 17 milliards de yuans (2,1 milliards d’euros) la semaine dernière du marché monétaire par ses opérations d’open market.

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