Janet Yellen reste prudente sur la ligne de la politique monétaire de la Fed

Devant le Sénat américain, la future présidente de l’autorité monétaire a assuré qu’elle conservera une politique monétaire accommodante
Patrick Aussannaire

Janet Yellen offre des garanties aux marchés. Auditionnée devant la commission bancaire du Sénat américain qui doit valider sa nomination à la tête de la Fed, Janet Yellen a cherché d’emblée à éviter une remontée trop rapide des taux, en assurant qu’il est «impératif que nous fassions ce qui est nécessaire pour promouvoir une reprise très forte. Nous le faisons en poursuivant notre programme d’achats d’actifs (...) dans le but d’assurer une amélioration importante des perspectives du marché du travail».

Si elle a officialisé la fin de l’arsenal d’outils non conventionnels de politique monétaire utilisé par la Fed, elle a néanmoins entretenu l’ambiguïté quant à la date du lancement officiel du «tapering». «Soutenir la reprise aujourd’hui est le meilleur moyen de revenir à une approche plus normalisée de la politique monétaire», a-t-elle ainsi ajouté. Des propos qui ont eu un impact mesuré sur le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, baissant de 2,736% avant le début de l’audition, à 2,685%. Dans le même temps, le dollar ne s’affaiblissait que faiblement face à l’euro à 1,347. Le taux à 2 ans restait stable à 0,29%, après être monté à 0,52% début septembre. Actuellement, les marchés sont focalisés sur la date de début du tapering et tout ce qui peut suggérer un léger décalage dans le temps est perçu comme étant accommodant», explique Citigroup. Le consensus est actuellement axé sur une première réduction des rachats d’actifs en mars 2014, mais pourrait ajuster ses prévisions à la suite de l’intervention.

Janet Yellen a conditionné le retrait de la politique accommodante de la Fed à «une forte reprise» de l’activité. Or, elle estime que si le taux de chômage a enregistré un recul constant depuis ses plus hauts pour revenir à 7,3% au mois d’octobre, il est «encore trop élevé, traduisant un marché du travail et une performance de l’économie encore loin de leur niveau potentiel». D’autant que dans le même temps, elle prévoit également que le niveau d’inflation demeure sous l’objectif de 2% visé par la Fed «pendant un certain temps».

La Société Générale table sur «un recul du seuil de taux de chômage déclenchant la normalisation des taux directeurs de la Fed à 6% début 2014, ce qui repousserait son lancement au premier semestre 2016». Et d’ajouter que le rythme de durcissement monétaire serait ensuite de 150 pb par an.

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