
Janet Yellen reste prudente sur la ligne de la politique monétaire de la Fed
Janet Yellen offre des garanties aux marchés. Auditionnée devant la commission bancaire du Sénat américain qui doit valider sa nomination à la tête de la Fed, Janet Yellen a cherché d’emblée à éviter une remontée trop rapide des taux, en assurant qu’il est «impératif que nous fassions ce qui est nécessaire pour promouvoir une reprise très forte. Nous le faisons en poursuivant notre programme d’achats d’actifs (...) dans le but d’assurer une amélioration importante des perspectives du marché du travail».
Si elle a officialisé la fin de l’arsenal d’outils non conventionnels de politique monétaire utilisé par la Fed, elle a néanmoins entretenu l’ambiguïté quant à la date du lancement officiel du «tapering». «Soutenir la reprise aujourd’hui est le meilleur moyen de revenir à une approche plus normalisée de la politique monétaire», a-t-elle ainsi ajouté. Des propos qui ont eu un impact mesuré sur le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, baissant de 2,736% avant le début de l’audition, à 2,685%. Dans le même temps, le dollar ne s’affaiblissait que faiblement face à l’euro à 1,347. Le taux à 2 ans restait stable à 0,29%, après être monté à 0,52% début septembre. Actuellement, les marchés sont focalisés sur la date de début du tapering et tout ce qui peut suggérer un léger décalage dans le temps est perçu comme étant accommodant», explique Citigroup. Le consensus est actuellement axé sur une première réduction des rachats d’actifs en mars 2014, mais pourrait ajuster ses prévisions à la suite de l’intervention.
Janet Yellen a conditionné le retrait de la politique accommodante de la Fed à «une forte reprise» de l’activité. Or, elle estime que si le taux de chômage a enregistré un recul constant depuis ses plus hauts pour revenir à 7,3% au mois d’octobre, il est «encore trop élevé, traduisant un marché du travail et une performance de l’économie encore loin de leur niveau potentiel». D’autant que dans le même temps, elle prévoit également que le niveau d’inflation demeure sous l’objectif de 2% visé par la Fed «pendant un certain temps».
La Société Générale table sur «un recul du seuil de taux de chômage déclenchant la normalisation des taux directeurs de la Fed à 6% début 2014, ce qui repousserait son lancement au premier semestre 2016». Et d’ajouter que le rythme de durcissement monétaire serait ensuite de 150 pb par an.
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« Sentinelle orientale » : la France déploie des Rafale en Pologne face à la menace des drones russes
Mińsk Mazowiecki - Les deux Rafale français s’envolent au-dessus des zones boisées de la campagne polonaise. Leur mission : intercepter tout drone russe qui franchirait les frontières de l’Otan, dans le cadre de l’opération «sentinelle orientale» déclenchée vendredi par l’Alliance atlantique. Quelques minutes plus tôt, la sonnerie a retenti dans le hangar qui héberge le détachement de 68 militaires français sur la base de Minsk Mazowiecki, à une cinquantaine de kilomètres de Varsovie. Les capitaines Justine et Hugo, dont le patronyme ne peut être dévoilé, s'équipent alors et rejoignent en quelques minutes leur avion, armé de quatre missiles air-air Mica et d’un canon de 30 mm. «L'équipe d’alerte vit sur place, prête à décoller au coup de sifflet», explique le commandant Victor, chef du détachement dépêché par Paris pour participer à cette mission de l’Otan. Celle-ci a été décidée vendredi après l’intrusion en Pologne dans la nuit du 9 au 10 septembre de 19 drones russes à longue portée depuis la Biélorussie et l’Ukraine voisines. Trois de ces drones ont été abattus dans l’espace aérien polonais, une première dans l’histoire de l’Alliance créée en 1949. «Intentionnel ou non, c’est dangereux. Et inacceptable», a justifié le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte en annonçant l’opération destinée à renforcer le flanc oriental de l’Alliance. «Premiers déployés» Des Eurofighter allemands et britanniques, ainsi que des F-16 danois, déployés sur d’autres bases, participent également à «Eastern Sentry». La position de la base de Minsk Mazowiecki rend la contribution des trois Rafale français essentielle, estime le lieutenant-colonel Marcin Boruta, de l’armée de l’air polonaise, car elle est située à 120 kilomètres de la frontière bélarusse et 150 kilomètres de l’Ukraine, et «c’est la base la plus importante à l’Est de Varsovie». Heureux hasard, les trois Rafale étaient déjà en Pologne depuis quelques jours dans le cadre d’un exercice, dit «ACE» de l’Otan, visant à disséminer sur court préavis une force aérienne sur différentes bases. Quelques heures après le lancement d’Eastern Sentry, «on était les premiers déployés, nos avions étaient prêts à prendre l’alerte», selon le capitaine Lucas, navigateur-officier systèmes d’armes sur Rafale. Celle-ci n’a pas tardé : dès samedi, deux Rafale ont eu un «Alpha scramble», un «déclenchement réel», décrypte le capitaine Lucas. Le commandement des opérations aériennes, basé en Allemagne, «nous a demandé d’aller chercher des drones qui avaient été détectés au-dessus des territoires ukrainien et biélorusse en direction de la Pologne». Ces drones n’ont finalement pas franchi la frontière et n’ont donc pas été interceptés. Missile ou obus de canon ? En cas d’intrusion en Pologne de drones Gueran-2 bourrés d’explosifs ou de Gerbera, des drones leurres et d’observation, comme ceux que Moscou lance par centaines quasiment chaque nuit contre l’Ukraine, les avions de chasse de l’Otan ont pour mission de les trouver, de les identifier, de «remonter l’information» et le cas échéant de les détruire. Faut-il neutraliser un drone de quelques dizaines de milliers d’euros avec un missile en coûtant 600.000 ou privilégier les obus de canon, bien moins onéreux? Pour le capitaine Lucas, le coût n’entre pas en ligne de compte. «Ce qui va déterminer, c’est le risque consenti, les passes canon ne sont pas simples et ça va dépendre de la proximité avec le sol», explique-t-il. Face à des drones volant à faible vitesse à quelques centaines de mètres d’altitude, tirer au canon peut s’avérer dangereux à proximité de zones habitées. Outre le message de solidarité entre Etats de l’Otan, l’appartenance des trois Rafale déployés en Pologne aux Forces aériennes stratégiques (FAS), la composante nucléaire aéroportée française, répond à un «choix qui n’est pas anodin», estime Etienne Marcuz, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). «Le déploiement des FAS en Pologne crédibilise la parole présidentielle sur la dimension européenne de la dissuasion française en la concrétisant», explique-t-il sur X, alors que le président Emmanuel Macron s’est dit «prêt à engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts». Mathieu RABECHAULT © Agence France-Presse