
IA et services financiers : décodage d’une longue histoire
Nick Levine, analyste chez Winton Group
Si le terme « intelligence artificielle » a été inventé en 1956, lorsque des chercheurs réunis à une conférence ont souhaité « découvrir comment les machines pouvaient utiliser le langage, former des abstractions et des concepts, résoudre des problèmes pour le moment réservés à l’humain et s’améliorer d’elles-mêmes », ses premières applications dans les services financiers datent du milieu des années 80. Le New York Times fait alors état des efforts de Lehman Brothers pour développer un système d’évaluation des swaps de taux d’intérêt.
En même temps que les grands acteurs de Wall Street, Renaissance Technologies et D.E. Shaw, deux sociétés de gestion quantitative utilisant des méthodes issues des statistiques et de l’informatique, sont créées aux Etats-Unis, tandis qu’à Londres, la société Adam, Harding & Lueck Limited, lancée en 1987, est la première à appliquer la simulation informatique au négoce systématique sur les marchés à terme.
A peine plus tard, au début des années 90, banques, sociétés de cartes de crédit, assureurs et sociétés de prêts immobiliers construisent des systèmes experts et des réseaux neuronaux (deux formes de « machine learning ») pour détecter les fraudes sur les cartes de crédit, évaluer les risques, rédiger des politiques ou accélérer l’analyse des engagements. Des gérants de fonds comme Fidelity ou LBS Capital Management essaient également d’utiliser des réseaux neuronaux pour repérer des opportunités d’investissement, mais les résultats sont décevants.
Le regain d’intérêt actuel pour cette intelligence artificielle se fonde sur le système conçu par la filiale DeepMind d’Alphabet qui a battu le champion humain de Go en 2016. Il convient toutefois de faire preuve de prudence : son histoire est jonchée de désillusions.
Plus d'articles Gestion d'actifs
-
JP Morgan AM va lancer une plateforme Eltif
Le projet se veut «de grande envergure». -
Des investisseurs américains s’apprêtent à poursuivre en justice Credit Suisse sur les AT1
Des investisseurs américains et des avocats d’affaires se préparent à affronter le gouvernement suisse pour sa décision de déprécier 17 milliards de dollars d’obligations AT1 du Credit Suisse dans le cadre du mariage forcé de la banque avec l’UBS, rapporte le Financial Times. -
Les encours des fonds ouverts dans le monde ont baissé de 10% en 2022
Les fonds ouverts dans le monde ont collecté un total de 19 milliards d'euros l'an dernier selon les statistiques de l'Efama.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus