Crise de gouvernance à l’Efama

Réjane Reibaud
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Rififi à l’Efama. L’association européenne de la gestion d’actifs a vu l’un de ses principaux membres, la BVI qui représente le secteur en Allemagne, quitter l’association. Elle l’a notifiée en début d’année, mécontente de l’influence grandissante des acteurs non européens, et principalement anglo-saxons, au sein du groupement de lobbying européen et de ses instances de décision, a appris NewsManagers de source proche. L’incident, rapporté aussi par Financial News, serait en lien avec son souhait d’une répartition plus équitable entre l’influence des membres des pays issus de l’Union européenne (UE) et celle de membres issus de pays tiers. Le même mécontentement a été émis par l’association italienne de la gestion Assogestioni. Actuellement, 27 associations nationales européennes sont membres de l’Efama, y compris l’Investment Association du Royaume-Uni, et ce, malgré le Brexit. La portée de l’association se veut toutefois européenne dans sa globalité, bien qu’elle ait un mandat spécial pour l’UE. La Suisse est par exemple membre alors qu’elle ne fait pas partie de l’UE. L’Efama compte aussi 59 membres sociétés de gestion individuelles, y compris des sociétés dont l’origine n’est pas du tout européenne. C’est le cas par exemple de BlackRock, Fidelity, Pimco, ou encore Ninety One. Alors qu’aucune association non européenne n’est membre. Droit de vote Le président actuel de l’Efama est Naïm Abou-Jaoudé, directeur général de Candriam, ex-Dexia AM, rachetée il y a quelques années par un groupe d’assurance américain. Le conseil est composé par ailleurs de sept représentants de sociétés de gestion dont un des sièges est occupé par un représentant de l’américain BlackRock. " Les membres anglo-saxons arrivent dans une position dominante à cause de la gouvernance de l’Efama. Pour certains sujets, les membres de l’Union européenne ne peuvent pas se positionner contre leur avis», note une source proche qui assure que ce cas de domination anglo-saxonne n’existe pas dans les associations nationales. Interrogée, l’Efama indique «travailler en étroite collaboration avec la BVI et nos membres pour trouver une proposition qui convienne à toutes les parties et qui permette à la BVI de réintégrer l’Efama dans un avenir proche. La BVI fait partie de la famille de l’Efama depuis près de 50 ans, et nous espérons que cette mesure est temporaire». La BVI de son côté n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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