
Comgest veut se faire moins discret

Les records ne sont pas l’apanage des grandes sociétés de gestion. Certaines boutiques aussi ont su profiter d’une année 2019 très bonne sur les marchés, aussi bien en termes de performance que de collecte. C’est le cas de Comgest, qui affiche 33 milliards d’euros sous gestion, contre 25,7 milliards à la fin de l’année 2018. Cette dernière année ayant été particulièrement difficile sur les marchés, l’effet de base est important, mais la société a tout de même réussi à collecter un milliard d’euros ces douze derniers mois.
La société est d’autant plus satisfaite de ces résultats qu’elle a réussi, en quelques années, à équilibrer tant ses expositions géographiques que sa clientèle. Connue dans les années 2000 pour avoir été tournée vers les émergents, la société de gestion gère aujourd’hui la moitié de ses actifs sur les zones émergentes, l’autre moitié sur les pays développés. De la même manière, alors que le groupe était, il y a une dizaine d’années, surtout orienté vers une clientèle institutionnelle, celle-ci représente aujourd’hui tout juste la moitié de ses clients, l’autre moitié étant composée de distributeurs – plates-formes, banques privées, family offices. Seules constantes, l’utilisation depuis toujours de critères environnementaux sociétaux et de gouvernance (ESG) dans sa gestion, et la grande variété de l’origine géographique de ses clients. La société n’a que 30% de ses clients constitués par des Français, 20% sont issus d’Amérique du Nord et 10% d’Asie. Le reste est réparti sur d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou encore les Pays-Bas.
Malgré ces succès, les défis pour la société de gestion restent entiers. «Nous ne sommes pas exempts de la pression générale sur les frais de gestion», explique Arnaud Cosserat, le président de Comgest. Mais, il déclare aussi que «la croissance des actifs n’est pas une priorité. Nous avons une vision très claire de nos limites en termes d’actifs sur certaines zones ou certains de nos fonds».
Avec une taille importante pour une boutique, le gérant n’est cependant pas non plus exempt de la hausse de la taille critique pour les gestionnaires. Les investisseurs se concentrent aujourd’hui davantage sur les structures les plus importantes. C’est la raison pour laquelle le dirigeant de Comgest est conscient «qu’il faudra travailler sur la notoriété du groupe à l’international dans les prochains mois». Outre les sept personnes que la société a recrutées sur la recherche (portant les équipes d’analystes à 49 personnes), elle a aussi embauché trois personnes supplémentaires chargées des relations investisseurs, aux Etats-Unis et à Londres. La discrétion a ses limites.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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