Berlin évoque la possibilité d’un reprofilage, sous conditions, de la dette grecque

Le FMI et la BCE devront donner leur accord. Fitch, qui a degradé la note du souverain, assimile ce mécanisme à un défaut
Antoine Duroyon

L’Allemagne montre des signes d’apaisement. Dans une interview publiée hier par le journal Bild am Sonntag, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, estime que des mesures d’aides additionnelles pourraient être accordées à la Grèce. Cet effort serait toutefois soumis à une série de conditions.

Un soutien supplémentaire «est uniquement imaginable s’il est confirmé que les créanciers privés, comme les banques, ne se retirent pas de la Grèce en laissant les contribuables européens assumer l’entière responsabilité», a souligné Wolfgang Schäuble. Le ministre indique par ailleurs qu’il reviendra au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque centrale européenne (BCE) de donner leur feu vert.

«C’est seulement dans ce cas que nous pourrions, si nécessaire, discuter d’un allongement (de la maturité) des obligations que la Grèce doit rembourser l’an prochain», a ajouté le ministre. La mission d’inspection, arrivée dans le pays début mai pour vérifier qu’Athènes applique bien les termes du plan de sauvetage de 110 milliards d’euros, a dû prolonger son séjour sur place.

Alors que le FMI a réclamé vendredi à la zone euro d’adopter d’urgence un éventail de mesures plus complet pour gérer la crise de la dette (avec un renforcement du EFSF), l’un des membres du conseil des gouverneurs de la BCE, Jens Weidmann, a estimé qu’il revenait «d’abord à la Grèce elle-même de prendre les mesures supplémentaires nécessaires».

Des désaccords que Wolfgang Schaüble dit redouter. «Dans aucun cas cela ne doit déboucher sur un conflit avec la Banque centrale européenne», a-t-il déclaré. Dans un entretien au journal dominical Ethnos, le Premier ministre grec George Papandréou a exclu une nouvelle fois toute restructuration de la dette et a refusé de se prononcer sur un éventuel «reprofilage».

Un scénario assimilé par Fitch, qui a abaissé vendredi sa note sur la dette souveraine à «B+», à «un événement de défaut». Pour l’heure, Athènes entend faire passer un message. «La Grèce doit convaincre tout le monde de sa détermination», a martelé le chef du gouvernement. Un plan d’ajustement budgétaire et de privatisations à moyen terme doit être présenté. Il inclurait notamment le relèvement des taxes sur les boissons non-alcoolisées et certains types de carburants ou le passage d’un éventail de produits à un taux de TVA supérieur.

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