AllianzGI organise son bannissement des Etats-Unis

La société de gestion s’est organisée pour céder ses actifs sous gestion à Voya IM, dont elle va acquérir 24% du capital.
Franck Joselin
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C’est un dommage collatéral auquel Allianz GI s’était préparé. En plaidant coupable dans l’affaire des fonds Structured Alpha, la société de gestion se verra interdite de gestion sur le territoire américain pendant les dix prochaines années. Il lui fallait donc trouver rapidement une solution de repli pour ses 125 milliards de dollars (118 milliards d’euros) toujours sous gestion dans ce pays. La société a opté pour un montage comprenant la cession de ses encours et de ses équipes à une société tierce, Voya Financial, assorti d’une prise de participation dans cette dernière et d’un partenariat commercial. Les équipes d’Allianz GI rejoindront Voya Investment Management (Voya IM), et 120 milliards de dollars sur les actifs gérés par Allianz GI aux Etats-Unis seront transférés à cette société. Elle n’est pas totalement inconnue car, avant de devenir indépendante, en 2013, Voya était le bras armé de la gestion d’ING aux Etats-Unis. Voya récupérera les fonds income & growth d’Allianz, et plus largement la gestion actions et les placements privés. «Une fois le transfert réalisé, les véhicules américains et les clients des équipes d’investissement transférées continueraient à être gérés et conseillés par ces équipes», explique Allianz. Le périmètre n’étant pas encore tout à fait fixé, le gestionnaire ne communique pas sur un portefeuille de 5 milliards de produits de taux qui reste, pour l’heure, hors du périmètre de l’accord. Dans le même temps, Allianz GI prendra une participation dans Voya IM, qui pourra atteindre 24%. Sur une base pro forma, les actifs sous gestion de Voya IM passeraient à environ 370 milliards de dollars, précise Allianz dans un communiqué. Le gestionnaire a aussi annoncé son intention de nouer un partenariat de distribution stratégique mondial à long terme avec Voya pour distribuer ses produits en dehors des Etats-Unis. Ce montage n’est pas interdit par le gendarme de la Bourse américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), qui autorise Allianz GI à prendre une participation minoritaire dans une autre société de gestion. L’opération devra tout de même être finalisée, et l’accord portant à la fois sur la cession des actifs et le partenariat de distribution devrait intervenir dans les prochaines semaines. Limiter la casse C’est un moindre mal pour Allianz. Car, pour une grande partie, les expertises cédées étaient déjà très largement distribuées hors des Etats-Unis par le groupe allemand. Celui-ci limite donc les dégâts. Il pourra récupérer une partie des frais de gestion via sa participation dans Voya IM ainsi qu’une partie des frais de distribution. Il pourra, par ailleurs, distribuer aussi les autres expertises dont dispose Voya, comme la gestion alternative. D’autre part, autre source de satisfaction pour le groupe, Pimco mais aussi Allianz Life, en tant qu’entités indépendantes, ne sont pas touchées par les sanctions et donc pourront continuer à travailler normalement. Les équipes d’analystes de JPMorgan ont d’ailleurs réagi en estimant que l’impact global de cette opération était susceptible de constituer «un pourcentage très faible» de perte sur les revenus de la société.

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