2010 a été l’année des grands appels d’offres des institutionnels français

Le marché des appels d’offres est toujours porté par la contribution du Fonds de réserve pour les retraites
Antoine Landrot

Même s’ils ne représentent encore qu’une petite partie du marché français de la gestion déléguée pour les investisseurs institutionnels français, les appels d’offres (qui excluent les négociations bilatérales) ont connu un bond spectaculaire en 2010.

Selon l’enquête annuelle de bfinance, leur montant a progressé de 57%, à hauteur de 30,5 milliards d’euros. Il dépasse le record de 27 milliards établi en 2007. Les encours par appels d’offres pesaient 7% du marché en 2010, contre 5% en 2009 et 2008, et moins de 4% en 2006, année de la première enquête de l’intermédiaire financier. A noter que ces ratios sont exprimés hors monétaire (une partie importante de cette classe d’actif est en effet constituée d’encours de trésorerie des entreprises, qui connaissent une rotation rapide peu en rapport avec les mandats de gestion).

Le marché des appels d’offres reste largement porté par le Fonds de réserve pour les retraites (FRR): les consultations lancées par le FRR ont représenté 60% des encours mis en concurrence, notamment à travers deux mandats de gestion obligataire pour 18 milliards d’euros. Résultat, les produits de taux représentent 77% du montant des appels d’offres, contre 72% un an plus tôt. Mais le poids du FRR n’évolue pas par rapport à 2009.

La réforme des retraites et la prochaine entrée en vigueur de la directive Solvabilité 2 poussent en effet de nombreux institutionnels à revoir leurs stratégies. «En septembre 2010, 60% des investisseurs indiquaient qu’ils allaient réviser leur allocation d’ici fin juin 2011», souligne l’étude.

Les caisses de retraites, en particulier, ont lancé d’importants appels d’offres en 2010. Elles représentent cinq des six premiers animateurs du marché derrière le FRR: Medicis, Agirc Arrco et Ircantec (agents non titulaires de l’Etat) ont confié chacun 1,3 milliard d’euros de mandats, Egamo et Erafp chacun un milliard.

Mais contrairement à leurs homologues européens, les institutionnels français font peu d’appels en gestion alternative (seulement quatre en 2010), ainsi qu’en dehors de la zone euro. Contrairement aux fonds de pension, qui n’existent pas en France, les assureurs français sont soumis à Solvabilité 2. «Les assouplissements du règlement financier des régimes complémentaires survenus en 2008 sont très peu utilisés par les caisses de retraite», note Emmanuel Léchère, responsable de la recherche chez bfinance.

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