
La fintech Younited Credit transige avec l’AMF

Younited Credit (ex-Prêt d’Union) s’est engagée à payer 150.000 euros au Trésor Public, dans le cadre d’un accord de composition administrative conclu le 19 octobre dernier avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) et publié aujourd’hui sur le site du superviseur financier. Le site de crowdlending spécialiste du crédit à la consommation devient ainsi la première fintech mise en cause par le régulateur des marchés.
L’AMF reproche tout d’abord à Younited Credit de ne pas avoir « procédé à une catégorisation rigoureuse d’une partie de sa clientèle » et d’avoir « commercialisé des parts de FCT (fonds commun de titrisation investis dans des créances de crédit à la consommation, ndlr) auprès de clients non professionnels qui n’étaient pas nécessairement en mesure de prendre leurs décisions d’investissement en pleine connaissance de cause ».
Le régulateur reproche également à ce prestataire de services d’investissement de ne pas avoir toujours présenté « une information au contenu clair, exact et non trompeur », notamment par courriel ou téléphone, sur son site internet ou via des interventions médiatiques. Enfin, il découle du premier grief que la société aurait dû « élaborer un prospectus soumis au visa de l’AMF » pour avoir commercialisé ses FCT à des investisseurs particuliers non professionnels.
La clientèle mal catégorisée représentait 292 clients, soit 2% de l’encours au moment de faits, fait remarquer Younited Credit. La plate-forme a aussi mis en place des mesures correctrices dès juillet 2015, « seulement un mois après le début de la mission de contrôle et cinq mois avant la remise du rapport ». Enfin, elle assure avoir reçu moins de dix réclamations en cinq ans.
Si l’AMF précise que les agissements de Younited Credit l’ont mis « en contradiction avec l’agrément qui lui a été délivré par l’ACPR », l’établissement de crédit précise à L’Agefi que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution n’a pas ouvert de procédure de sanction à son encontre. Le régulateur bancaire n’a pas souhaité faire de commentaire.
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Sur les coteaux alsaciens, Malik Oudni révolutionne la vigne en bio et à cheval
Ammerschwihr - Sur les coteaux bucoliques du vignoble alsacien, Malik Oudni entame la vendange de ses grappes, comme la plupart des vignerons locaux, à un détail près: pas de tracteur mais un cheval et une charrue. Propriétaire d’un hectare et demi de vignes, dont un tiers de grands crus, cet autodidacte de 33 ans se flatte de fournir des restaurants étoilés avec ses vins naturels (bio et sans intrants ajoutés), issus de raisins écrasés au pressoir manuel, à l’ancienne. Originaire d’un petit bourg au sud de Colmar, Malik Oudni a «toujours été attiré par le monde agricole». Employé jeune dans une porcherie, il s’est d’abord passionné pour les chevaux, époque à laquelle il fait l’acquisition de ses deux bêtes de trait à la belle robe marron, Vizir et Atalante, respectivement 16 et 14 ans en ce début septembre. De fil en aiguille, il en vient à proposer ses services et ceux de ses chevaux aux viticulteurs locaux. Les caractéristiques des terrains, souvent en pente et bordés de chemins étroits, rendent sa méthode à l’ancienne bien plus efficace que les tracteurs. «Cela leur prenait trois jours, moi en trois heures c'était torché», dit-il comme une évidence. A Ammerschwihr, village viticole au pied des Vosges où il possède désormais quelques parcelles, «c’est un peu les vendanges de l’extrême!», rigole-t-il. Mais la quête de ces terrains a duré: il a mis cinq ans à faire l’acquisition des premières parcelles. «S’appeler Malik, en Alsace, c’est pas le plus simple pour choper des vignes, et si tu n’es pas fils de vigneron, encore moins». Mais la persévérance a payé. «Ils ont vu que je n'étais pas qu’un punk à cheval». Le plus sérieusement du monde, il raconte avoir appris à produire du vin en regardant des vidéos de «C’est pas sorcier avec Jamy et Fred». «Il faut regarder la vigne, comprendre les sols, avoir le feeling», ajoute-t-il. Il parvient à vivre de son activité grâce à ses dépenses minimales: la charrue et les pressoirs «achetés sur Leboncoin», et la petite ferme où il vit à Colmar avec sa compagne, baptisée «La ferme sans nom». Une année sans aléa lui permet de produire 7.000 à 8.000 bouteilles de riesling ou pinot gris, qu’il vend principalement en France et dans les pays voisins, par conviction écologique. «Cela me paraissait complètement aberrant de faire du bio, de la traction animale, et après d’envoyer des palettes de bouteilles en avion ou en cargo à l’autre bout du monde.» Adrien VICENTE © Agence France-Presse -
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