
Les assureurs à la traîne sur la captation des données des clients

Bonne nouvelle pour les sociétés d’assurance. Les Français sont – encore – fidèles à leur assureur principal. La première édition du baromètre Deloitte «Les Français et leur assureur», réalisé par Harris Interactive au premier trimestre 2019 à partir d’un échantillon de 3.000 personnes, constate en effet que 78% des personnes interrogées accordent leur confiance à leur assureur. Plus de la moitié des sondés détiennent leur assurance habitation ou auto depuis plus de dix ans et 11 % seulement envisagent de résilier un de leurs contrats dans les six mois. Cette stabilité n’empêche cependant pas, selon le cabinet Deloitte, que les assureurs devront s’adapter pour trouver des relais de croissance.
Un des leviers sur lequel ils pourraient s’appuyer concerne les données personnelles de leurs clients. Sur ce point, les assureurs font face à un paradoxe. Ils éprouvent les plus grandes difficultés à identifier les changements intervenant dans la vie des assurés alors que, dans le même temps, ces derniers se révèlent particulièrement satisfaits des réponses apportées par les sociétés d’assurances face aux changements affectant leur situation. Ainsi, révèle l’étude, seulement 50% des personnes interrogées déclarent les changements de situation importants à leur assureur, et pourtant, ils sont 8 sur 10 à considérer être bien accompagnés sur ces événements de vie. Une perte d’information dommageable pour les assureurs, d’autant que, selon l’étude, les clients sont prêts à partager davantage de données personnelles, si tant est que cela leur rapporte un bénéfice, avec de meilleurs tarifs, ou de meilleurs services.
Pour Deloitte, capter ces données et les exploiter au mieux constituent des éléments cruciaux pour les assureurs. C’est une des raisons pour lesquelles le consultant estime qu’ils ont tout intérêt à s’appuyer pour cela sur des partenaires externes, comme les insurtech, et opter ainsi pour «l’open insuring». «Nous considérons que ‘l’open insuring’ constitue une grande part de l’avenir des assureurs, déclare Hugues Magron, associé chez Deloitte, et ce dans un contexte où les banques, qui disposent de davantage de données sur leurs clients que les assureurs, veulent se développer sur ce secteur». Un des enjeux, pour les assureurs, pourra donc être de se démarquer en devenant des plates-formes de marchés regroupant des services autour de l’assurance. «Certains ont commencé à le faire, même ce modèle économique n’est pas encore clair», précise le consultant.
Plus d'articles du même thème
-
Les marchés émergents affirment leur surperformance en 2025
Les marchés d'actions comme d'obligations affichent des performances inédites sur la décennie. Ils sont soutenus par la baisse du dollar et désormais par l’assouplissement monétaire de la Fed. Mais des défis demeurent. -
La cotation d’Aumovio à Francfort témoigne du recentrage de Continental
Malgré un contexte sectoriel difficile, la valeur boursière du spécialiste de l’électronique automobile a atteint 3,8 milliards d’euros à l’issue de son IPO. -
Le marché des solutions d’assurance alternatives gagne en dynamisme
Captive d’assurance ou de réassurance et couvertures paramétriques ou structurées constituent autant de compléments à l’assurance traditionnelle. Disposant d’atouts spécifiques, notamment financiers, ces possibilités suscitent un regain d’intérêt de la part des entreprises, mais aussi des assureurs.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Fitch abaisse la note de la France
Contenu de nos partenaires
-
Match nul
Les manifestations du 18 septembre ne modifient pas le rapport de force
La CFDT ne sort pas particulièrement renforcée de cette journée de manifestations. Le gouvernement est toujours à la peine et le Parti socialiste doit tirer les conclusions de cette nouvelle donne -
Bromance
Keir Starmer et Donald Trump annoncent un partenariat sur la tech et le nucléaire civil
Le président américain achevait jeudi sa deuxième visite d'Etat au Royaume-Uni -
Grève: la circulation dans les transports en commun "perturbée" mais "pas bloquée"
Paris - Le trafic est fortement perturbé, mais conforme aux prévisions, et va s’améliorer un peu en fin d’après-midi dans les transports en commun franciliens jeudi, journée de mobilisation sociale au niveau national, la situation étant globalement calme dans le reste de la France. La situation est «perturbée», mais «pas bloquée», a observé le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot jeudi matin. Dans le métro parisien, ouvert seulement aux heures de pointe à l’exception des trois lignes automatiques, le trafic devrait être meilleur que prévu en fin de journée, selon un point de la RATP pour l’AFP en milieu d’après-midi. Certaines lignes rouvrent plus tôt que prévu, les métros seront plus nombreux sur d’autres, comme la très chargée ligne 13. La couleur avait été annoncée dès mardi: à l’exception des lignes automatiques 1, 4 et 14, les rames ne devaient circuler qu’aux heures de pointe, entre 6H30 et 9H30 puis entre 16H30 et 19H30, et moins fréquemment que d’habitude. À la station Strasbourg-Saint-Denis à 11H00, les voyageurs regardaient les panneaux d’affichage annonçant la fermeture des métros 8 et 9. Lei Sun, 41 ans, en voyage d’affaires, avait entendu qu’il y aurait une manifestation, mais ne pensait pas «que les métros allaient être supprimés». «Je n’ai pas d’autre solution que de marcher pour aller à Lafayette, c’est à environ 2 kilomètres». D’ordinaire, Abdel est agent de propreté à la RATP, mais aujourd’hui il «oriente aussi les gens, même si ce n’est pas (son) métier». «Je sens que les gens sont un peu énervés», ajoute l’employé de 53 ans. Gare Saint-Lazare, sur le quai du RER E, Sandra Da Veiga, femme de ménage de 47 ans, a pris son train à 5H30 (contre 5h07 d’habitude). «Beaucoup de monde, plus que d’habitude, mais ça allait». A Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), vers 7H00, le RER D circulait toutes les 6 à 12 minutes, au prix de rames un peu plus remplies que d’habitude, a observé un journaliste de l’AFP. Côté autobus, 70% des lignes de bus exploitées par la RATP fonctionnent normalement ou presque, selon la régie. «Quelques piquets de grèves» ont été dressés devant des dépôts tôt ce matin mais «les bus sortent», a assuré le porte-parole de la RATP. Dans la région lilloise, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué pendant quelques heures tôt jeudi matin un dépôt de bus Ilevia à Villeneuve-d’Ascq, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Pour Samuel Gaillard, 58 ans, un chauffeur de camion-poubelles et syndicaliste CGT, le but est de montrer au gouvernement «qu’on en a marre, qu’on en a ras-le-bol d'être taxés à gogo» et d’avoir «des difficultés à finir nos fins de mois» dès «le 15 du mois». «Pas d’impact» pour l’aérien, sauf à Bâle-Mulhouse Près de Toulon, une opération escargot sur les autoroutes A57 et A50 a momentanément perturbé la circulation, a indiqué la préfecture du Var à l’AFP. À Marseille, une brève tentative de blocage du tunnel Saint-Charles a été interrompue, selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône à l’AFP. RevLe ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a affirmé, lors d’un point presse à la mi-journée, que les actions ont été à ce stade «moins intenses que prévu». Il a ainsi fait état de 230 actions sur la voie publique, 95 tentatives de blocage de sites et 10.000 personnes impliquées, pour un total de 58 interpellations, dont 11 à Paris. Concernant le secteur aérien, la grève n’a «pas d’impact» dans les aéroports parisiens selon ADP et «Air France prévoit d’assurer la totalité de son programme de vols», ont indiqué les deux groupes à l’AFP. L’aéroport de Bâle-Mulhouse a vu son trafic affecté, avec 35 vols à destination de la France et de l’Europe annulés dans la journée, selon son site internet. © Agence France-Presse