
Rothschild coopte trois nouveaux associés trentenaires à Paris
Alexandre de Rothschild marche sur les traces de son père. A 32 ans, le fils de David de Rothschild a été nommé associé gérant de la banque Rothschild à Paris, le 1er janvier dernier. Sébastien Proto, 35 ans, et Arnaud Joubert, 37 ans, ont aussi été cooptés à ce grade, a appris L’Agefi de sources concordantes. Le premier, ancien directeur de cabinet d’Eric Woerth puis de Valérie Pécresse au ministère du Budget, avait rejoint la banque après l'élection de François Hollande. Le second, spécialiste de la restructuration de dette, était déjà managing director chez Rothschild.
Les trois trentenaires sont les plus jeunes des 21 associés, après le départ d’Emmanuel Macron en mai dernier. Issu de la même promotion de l’ENA que Sébastien Proto, il est aujourd’hui secrétaire général adjoint de l’Elysée. Deux autres associés ont cédé leur place l’an dernier : Luce Gendry qui reste senior advisor, et Hervé Sawko.
Arrivé dans la banque en 2009, Alexandre de Rothschild travaille pour Five Arrows Principal Investments, le pôle de capital-investissement dirigé par Marc-Olivier Laurent. Il a fait ses armes en fusions-acquisitions chez Bear Stearns, puis dans le fonds Argan Capital. Lors de la réorganisation du groupe en juin dernier, il est entré au conseil de surveillance de Paris Orléans, structure faîtière des branches française et britannique de Rothschild dirigées respectivement par Olivier Pécoux et Nigel Higgins. Président de Paris Orléans, David de Rothschild a fêté ses 70 ans en décembre mais n’a encore pas désigné publiquement son successeur.
Sébastien Proto, lui, n’est pas un nouveau venu chez Rothschild où cet inspecteur des finances avait fait un passage éclair en 2011, entre deux cabinets ministériels. Il fut l’un des artisans de la réforme des retraites lorsqu’il dirigeait le cabinet d’Eric Woerth au ministère du Travail (après son passage au Budget) et a pris part aux deux campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy, dont il a élaboré le programme économique. Pur produit de la haute fonction publique, il pourra mettre son carnet d’adresses au service de la banque.
Arnaud Joubert a une bien plus longue expérience de la maison Rothschild. Recruté en 2000, après des débuts chez Goldman Sachs, il a fait un détour par le fonds d’investissement Fondations Capital en 2007-2008 avant de revenir dans la banque. Il est aujourd’hui le pilier de l’activité de restructuration et de financement au côté de Vincent Danjoux.
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Munich - Acheter une voiture chinoise sur les Terres de Volkswagen, BMW et Mercedes? «Et pourquoi pas?», sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, déambulant dans la vieille ville de Munich, devenue vitrine géante du salon automobile. Venue de Francfort, elle découvre les plus de 700 exposants, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens, qui tentent de séduire le public avec des modèles high-tech dans toutes les gammes de prix. Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face. D’un côté, le géant chinois BYD, dont les ventes en Europe ont bondi de 250% au premier semestre, expose ses modèles phares, dont l’un, une citadine électrique, se vend à partir de 20.000 euros. De l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, tente de défendre son territoire malgré la chute des livraisons et un plan social historique. Tayo est impressionnée par les finitions des coutures à l’intérieur d’une voiture BYD. Sur la sécurité, aucun doute: «si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes européennes», répond-t-elle sans hésiter. Qualité au «même niveau» Les marques chinoises maîtrisent une grande partie de leur chaîne de valeur, des batteries électriques aux logiciels embarqués. De plus, elles bénéficient d’une main d'œuvre moins chère et d’économies d'échelle grâce au marché chinois gigantesque. Et fini la réputation de la mauvaise qualité. «Ce qui a changé en cinq ans, c’est qu'à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité à bien des égards», résume l’expert du secteur Stefan Bratzel. Pour contenir cette offensive, la Commission européenne a ajouté l’an dernier une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certaines marques chinoises, en plus des 10% de droits de douane existants. Objectifs visés: protéger l’emploi sur le Vieux continent, limiter la dépendance technologique et préserver l’image des constructeurs européens. Mais BYD contournera bientôt la mesure: sa première usine européenne en Hongrie doit démarrer sa production dès cet hiver. Il est encore «trop tôt» pour parler d’invasion, estime M. Bratzel. Les marques chinoises doivent encore établir «une relation de confiance» avec le public européen, développer des réseaux de concessionnaires et de service après-vente, explique-t-il. Des acheteurs potentiels le disent aussi: «Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage va-t-on en cas de problème?», s’interroge Pamina Lohrmann, allemande de 22 ans, devant le stand Volkswagen où est exposé un ancien modèle de l’iconique Polo. «J’ai grandi avec les marques allemandes, elles me parlent plus», confie cette jeune propriétaire d’une Opel décapotable, dont la famille roule plutôt en «BMW, Porsche ou Mercedes». «Image de marque» L’image des véhicules reste un point faible, mais déjà une certaine clientèle, jeune et technophile, se montre plus ouverte. Cette dernière est convoitée par la marque premium XPeng, lancée en Chine en 2014 : «Nous visons la première vague d’enthousiastes de la technologie», explique son président Brian Gu sur le salon. Loin de baisser les bras, les constructeurs allemands continuent de «renforcer leur image de marque européenne» avec «un héritage» échappant encore aux entrants chinois, explique Matthias Schmidt, un autre expert. Volkswagen a ainsi rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme «ID.Polo», attendu en 2026 autour de 25.000 euros, pour capitaliser sur la notoriété de sa citadine. Et les Européens imitent les Chinois sur l’intégration du numérique, comme le nouveau système d’affichage par projecteur de BMW, et dans la course à la recharge rapide. Ils adoptent aussi les batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteuses, et intègrent de plus en plus de pièces standards chinoises, afin de réduire les coûts et de combler l'écart technologique, note M. Schmidt. «Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants», note Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, bravant la pluie sur un stand de BYD, visiblement séduit. Léa PERNELLE © Agence France-Presse