
Le transfert du numéro 2 de l’EBA à l’AFME fait polémique

L’Association des marchés financiers en Europe (AFME) a annoncé ce mardi avoir nommé Adam Farkas au poste de directeur exécutif afin de succéder à Simon Lewis. Mais cette nomination du directeur exécutif de l’Autorité bancaire européenne (EBA) risque de faire couler beaucoup d’encre, même dans les médias anglais qui avaient annoncé ce mouvement dès la fin août. Ce matin, l’organisation bruxelloise Finance Watch avait publié sa lettre au président de l’EBA, José Manuel Campa, pour lui rappeler qu’un tel transfert, sans période d’attente («cooling-off period»), n’était pas possible réglementairement et au regard de l’intérêt public...
Le régulateur a aussitôt réagi avec un communiqué annonçant la démission qui prendra effet le 31 janvier 2020 : «Le conseil des superviseurs de l’EBA a procédé à une évaluation du conflit d’intérêts potentiel résultant de la proposition d’emploi proposé par Adam Farkas au sein de l’AFME. Conformément au statut et au code d'éthique du personnel de l’ABA, le Conseil d’administration a décidé qu’Adam Farkas ne participerait plus au travail de surveillance et de politique de l’EBA et se concentrerait exclusivement sur les questions opérationnelles jusqu’au 31 octobre 2019. Pour le reste de sa période de préavis, ses fonctions seront réaffectées jusqu’au 31 janvier 2020.»
L’EBA a également décidé d’imposer des conditions au futur emploi d’Adam Farkas : «Il ne pourra ni faire du lobbying ni défendre les intérêts au nom de l’EBA, ni avoir des contacts professionnels avec le personnel de l’EBA pendant 24 mois après son départ de l’Autorité. M. Farkas ne pourra ni conseiller les membres de sa nouvelle organisation, ni contribuer aux activités de sa nouvelle organisation sur des sujets directement liés au travail qu’il a effectué au cours de ses trois dernières années de service pendant 18 mois après son départ de l’EBA.»
Si l’interdiction d’interagir avec le staff de l’Autorité bancaire européenne est une règle évidente au-delà de ce cas précis, celle de ne pas contribuer aux activités de l’AFME sur les sujets qu’il a traités durant les trois dernières années semble a priori impossible à vérifier.
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