Des gérants tout-terrain

L'éditorial d’Alexandre Garabedian, directeur des rédactions de L’Agefi
alexandre garabedian
 -  crédit : Pierre Chiquelin

Deux beaux noms du LBO, deux acquisitions transformantes. Début septembre, CVC annonçait la prise de contrôle du gestionnaire néerlandais DIF, tandis que Bridgepoint jetait son dévolu sur l’américain Energy Capital Partners. Ce faisant, les deux spécialistes du rachat à effet de levier ajoutent à leur arc la corde de l’investissement en infrastructures. L’extension de leur gamme est logique, à l’heure où le monde du buy-out doit composer avec la hausse du coût de la dette et la baisse des multiples de prix.

Les infrastructures ne sont certes pas immunisées contre la remontée rapide du loyer de l’argent, ni contre les risques réglementaires et politiques propres à cette activité – voyez le débat sur la taxation des « surprofits » des sociétés d’autoroutes en France. La déconvenue boursière d’Antin, sorti de l’indice SBF 120 aussi vite qu’il y était entré, montre que le changement de régime de taux d’intérêt affecte même les experts les plus pointus. Mais avec sa protection naturelle contre l’inflation, ses horizons de placement plus longs et ses attentes de rendement moins gourmandes que dans le private equity, la classe d’actifs apporte des bénéfices de diversification appréciables aux gérants alternatifs, à leurs investisseurs et à leurs actionnaires.

Amorcé il y a quelques années déjà par KKR ou Blackstone, prolongé aujourd’hui par CVC et Bridgepoint, ce mouvement de création de plateformes de gestion alternative tout-terrain va se poursuivre. Il reflète l’inéluctable montée en puissance des acteurs non bancaires dans le financement de l’économie, et la vitalité d’un secteur qui s’est toujours réinventé pour traverser les cycles.

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