Ynsect lève 60 millions d’euros supplémentaires

L’agtech s’est fait connaître en élevant des vers de farine destinés à l’alimentation des poissons d’élevage et des animaux domestiques.
Aroun Benhaddou

Soixante-dix millions de dollars, soit environ 60 millions d’euros. C’est le montant de fonds propres récoltés par la start-up parisienne Ynsect dans le cadre du versement de la deuxième tranche de sa série C. La première avait permis de récolter 125 millions de dollars (110 millions d’euros), en février 2019. Au total, l’agtech la plus connue de France a donc bénéficié d’une injection de 175 millions de dollars, grâce à la participation d’un prestigieux parterre d’investisseurs. Le fonds américain Upfront Ventures et son compatriote FootPrint Coalition (fondé par l’acteur Robert Downey Jr, notamment connu pour avoir joué le rôle d’Iron Man) font partie des nouveaux entrants, tout comme Armat Group et le français Supernova Invest. Le tour est complété par les VC historiques, à l’instar du belge Astanor Ventures et du hongkongais Happiness Capital.

L’opération atteint même 300 millions d’euros en incluant la dette apportée par le Crédit Agricole Brie Picardie, la Caisse d’Épargne Hauts-de-France et la Caisse des dépôts et consignations, suivies par le Crédit Mutuel, Arkéa et BNP Paribas. Une somme importante mais fondamentale au bon déploiement de la licorne française, qui s’est fait connaître en élevant des vers de farine destinés à l’alimentation des poissons d’élevage et des animaux domestiques. «Cette vaste opération va permettre de finaliser le financement du nouveau site de production de vers situé à Poulainville, près d’Amiens, mais aussi d’accélérer le développement commercial d’Ynsect», note Julien Cristani, partner chez Supernova Invest. D’autres unités de production devraient aussi voir le jour au cours des prochaines années, pour permettre à la jeune pousse de suivre ses clients quelle que soit leur localisation. Les États-Unis sont d’ailleurs dans le viseur de la start-up.

À ce jour, le chiffre d’affaires reste modeste, mais les commandes engrangées atteignent déjà près de 90 millions d’euros. En avance sur la plupart de ses concurrents, Ynsect est le premier acteur au monde à avoir décroché une homologation de mise sur le marché d’un engrais naturel à base d’insectes. Une fois l’usine d’Amiens construite, en 2022, il sera aussi à la tête de la plus grande unité de production de vers. Quelque 100.000 tonnes de protéines provenant du ver de farine devraient en sortir chaque année. Ce vers aussi appelé ténébrion meunier (Tenebrio molitor), fait partie des espèces recommandées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

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