Thales et Wendel s’affrontent pour le rachat de iXblue

Exclusif – Cinq candidats sont en lice pour racheter ce fabricant de centrales inertielles indispensable au secteur de la défense.
Aroun Benhaddou

Interrogé par Le Figaro en 2016, le discret homme d’affaires Hervé Arditty, fondateur du fabricant de centrales inertielles iXblue, imaginait à terme voir son groupe devenir un petit Thales. Cinq ans plus tard, le rêve esquissé n’a jamais été aussi près de se réaliser. Selon les informations récoltées par L’Agefi, la pépite basée à Saint-Germain-en-Laye a tapé dans l’œil du géant tricolore de l’électronique dirigé par Patrice Caine. Ce dernier participe à l’enchère organisée par Crédit Agricole CIB et la banque d’affaires CFI Group. Contacté, il n’a pas souhaité commenter.

Le groupe coté sur Euronext Paris n’est toutefois pas seul en lice et doit composer avec quatre autres candidats au rachat de iXblue. Deux d’entre eux sont des spécialistes du private equity : Wendel et Adagia Partners. Le premier avait déjà tenté sa chance sur Orolia, un fabricant d’horloge atomique finalement racheté plus de 400 millions d’euros par Safran au début du mois. Le second, créé récemment par Sylvain Berger-Duquene (ex-Montagu) et Nicolas Holzman (ex-PAI Partners), vient de s’illustrer en rachetant à Ardian l’un des leaders mondiaux des systèmes de laser oculaires Schwind eye-tech-solutions. Il avait aussi cherché à racheter les centres d’ophtalmologie Point Vision, finalement acquis par Ares, et le spécialiste du génie climatique Climater, tombé dans le giron du belge Cobepa.

Epilogue en février

Enfin, deux autres industriels seraient en lice, dont ECA, la filiale du Groupe Gorgé dédiée à la fabrication et à la commercialisation d’équipements et de systèmes robotisés opérant en milieu hostile. «Le dernier candidat n’est pas européen mais son identité reste à ce jour confidentielle», croit savoir un proche du dossier. La porte ne serait pas complètement fermée aux acquéreurs du continent américain, en dépit du «no go» prononcé par la Direction générale de l’armement. «Les sons de cloche peuvent parfois être divergents entre le gouvernement et la DGA», estime un banquier.

Il n’en reste pas moins que le dossier revêt une sensibilité particulière. iXblue (près de 30 millions d’euros d’Ebitda) est le numéro un mondial de la fabrication de centrales inertielles – un instrument de guidage équipant nombre de sous-marins dans le monde. Il est aussi présent dans la défense aéronautique où il a notamment assuré la remise à niveau des systèmes de navigation de navires de guerre, dont certains équipant l’armée américaine.

L’épilogue du processus de cession est attendu mi-février.

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