
Les fonds de dette privée ont amassé 7,7 milliards d’euros en France l’an dernier
Qu’on se le dise, la désintermédiation bancaire est une tendance de fond qui ne sera pas facile à juguler. Depuis près d’une décennie, les fonds de dette privée multiplient les levées records et prennent des parts de marché aux banques dans le financement des opérations de rachat à effet de levier (LBO). Et les dernières statistiques révélées par France Invest soulignent la résilience de ces acteurs alternatifs du financement.
L’an passé, les investissements ont baissé de 13%, avec 7,5 milliards d’euros déployés dans 171 opérations. Mais en dépit d’une relative atonie au premier semestre, les financements par ces fonds de dette ont explosé au cours du dernier trimestre. «Nous avons constaté une polarisation des investissements sur certains secteurs, comme dans la santé, l’IT, l’agroalimentaire ou bien encore le courtage d’assurance», souligne Cécile Mayer-Lévi, présidente de la commission dette privée chez France Invest. Avec 37 opérations, le secteur médical et les biotechs ont en effet enregistré une hausse de 164% du nombre de financements en 2020. En parallèle, les biens et services industriels et le retail ont vu le nombre d’opérations décroître de respectivement 40% et 39%.
Autre fait notable, l’envolée des valorisations des entreprises de certains secteurs n’a pas été suivie par une inflation des leviers d’endettement. Alors même que ces fonds de dette sont souvent pointés du doigt sur ce sujet. «Nous avons vu certains acteurs faire preuve d’une relative agressivité, néanmoins les banques ont aussi été très actives, notamment dans le domaine de la santé et du software/IT où les leviers ont parfois pu être supérieurs à 6 fois l’Ebitda», témoigne Cécile Mayer-Lévi. Pas de quoi toutefois renverser la montée en puissance des fonds de dette privée, dopés par l’appétit des investisseurs de tous bords. Selon France Invest, ces gérants ont levé pas moins de 7,7 milliards d’euros, soit 11% de plus qu’en 2019. Une dynamique notamment expliquée par le doublement des fonds de dette d’infrastructures, qui représentent à eux seuls 2,3 milliards d’euros.
L’avènement de la crise sanitaire a été un crash-test pour cette jeune classe d’actifs et le constat s’avère pour l’instant rassurant. Les opérations de LBO financées par des fonds de dette privée n’ont pas enregistré de bond significatif d’entreprises en difficulté. De quoi rassurer les investisseurs institutionnels désireux de s’affranchir des rendements nuls ou négatifs constatés dans les marchés obligataires les moins risqués.
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