
Les family offices apprécient de plus en plus le private equity

Le 8e baromètre* OpinionWay pour l’Affo (Association française du family office) révèle une diminution des investissements des familles en France et à l'étranger en 2022. Cette baisse est de 24 points par rapport à l’année précédente, avec une chute plus importante en France (-32 points) qu'à l'étranger (-5 points).
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette baisse, notamment la remontée des taux d’intérêt, la politique des banques centrales, la hausse de l’inflation et la guerre en Ukraine, souligne le rapport de l’Affo.
Les family offices restent cependant très intéressés par le private equity qui se hisse en tête du classement. En 2022, il représente 21% des investissements des familles, en augmentation de 2 points par rapport à 2021.
Les actions cotées sont, elles, en baisse d’une année sur l’autre et ne représentent plus que 19% des investissements des familles. Cette diminution du coté devrait se poursuivre en 2023, anticipe le rapport.
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Plusieurs raisons
Frederick Crot, président de l’Affo, souligne que le private equity «est un moyen pour les familles de contribuer au développement de l’économie française en tant qu’investisseur à long terme, en privilégiant les entreprises locales qui créent de la valeur et des emplois en France».
«L’engouement pour le private equity est dû à l'élargissement de l’offre pour cette classe d’actifs mais aussi à la volonté des family offices de réinvestir au sein de leur écosystème», explique Benjamin Durand, directeur général du multi-family office B. Durand Capital Partners. Les multi-family offices gèrent fréquemment les fortunes issues d’entrepreneurs qui ont eux-mêmes bénéficié du private equity, leur patrimoine étant aussi le fruit du succès des fonds d’investissement.
Cette classe d’actifs attire particulièrement les familles les plus fortunées, moins sensibles à l’illiquidité dans un contexte de volatilité du marché coté.
De plus, «investir en private equity constitue souvent un moyen efficace pour les family offices d’accéder aux sociétés sous-jacentes, à travers le co-investissement aux côtés des fonds», souligne Benjamin Durand. Ils peuvent ainsi obtenir un sourcing de qualité en bénéficiant de l’expertise des sociétés de gestion.
D’après une porte-parole de l’Affo, 32% des familles en moyenne se disent sensibles à la durabilité dans leur choix d’investissement. Ce critère est de plus en plus important, en particulier pour la nouvelle génération, contrairement à la génération précédente où il était moins significatif, constate Benjamin Durand.
* Ce baromètre a été réalisé par l’envoi de 400 questionnaires auprès de family officers (mono et multi) ainsi qu’aux partenaires de l’Affo, durant les deux premiers mois de l’année 2023 et porte sur l’année 2022. L’Affo ne communique pas le taux de réponses reçues.
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