
Le marché secondaire du private equity montre sa résilience

Le marché secondaire du private equity (PE) plie mais ne rompt pas. Les volumes de transactions ont baissé en 2022, pour atteindre 102 milliards de dollars dans le monde (95 milliards d’euros) contre 126 milliards en 2021 selon la dernière étude de Lazard publiée mardi. Mais il s’agit de la deuxième année la plus active pour ce marché, signe que la tendance à la croissance de ce segment du PE ne se dément pas. «Le marché secondaire est très robuste. Il a dépassé les 100 milliards pour la seconde année consécutive malgré des conditions de marché significativement dégradées», commente Marion Cossin, associée-gérante chez Lazard.
Comme l’essentiel des marchés financiers, c’est au cours de la seconde partie de l’année que les volumes ont commencé à se replier, avec une baisse de 29% d’un semestre sur l’autre. Les opérations GP-led (cessions organisées par les gérants sur un ou plusieurs actifs) ont davantage décliné que les LP-led (cessions de portefeuilles par les investisseurs). «La plupart des investisseurs (LP) ont touché peu de distributions en 2022 et en attendent également peu au premier semestre 2023, en raison de marchés des fusions-acquisitions (M&A) et des introductions en Bourse (IPO) au ralenti. Or, les fonds de PE continuent de lever des fonds malgré ce contexte et les LP sont donc très sollicités. C’est pour cela qu’ils sont preneurs de solutions alternatives de liquidité », explique Marion Cossin.
Les décotes sur actif net (net asset value, NAV) ont été plus importantes l’an passé, notamment pour les LP-led, dont près de la moitié des transactions (49%) se sont faites à une valorisation comprise entre 80% et 89% de la NAV, contre 90% à 99% pour la majorité des GP-led.
Selon Lazard, l’année 2023 devrait voir revenir la croissance du marché. «Nous nous attendons à un nouveau record, avec plus de 130 milliards de dollars de transactions, pour deux raisons. D’une part, les GP à la recherche de liquidité se tourneront de plus en plus vers le marché secondaire, alors que les marchés M&A et IPO restent difficiles. D’autre part, la plupart des fonds secondaires étaient en levée l’an dernier et vont bientôt boucler leurs véhicules. Il y aura donc d’avantage de ‘dry powder’ à déployer en 2023 », anticipe Marion Cossin. Strategic Partners de Blackstone a d’ailleurs battu en janvier le record du plus important fonds secondaire au monde, à 25 milliards de dollars.
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