
A l’Ipem, les spécialistes du non-coté gardent le cap

C’est dans le quartier des Tuileries, à Paris que s’ouvre ce lundi, pour une durée de trois jours, la neuvième édition de l’International Private Equity Market (Ipem). Plus de 5.000 professionnels de la finance sont attendus pour cet événement, parmi lesquels des figures emblématiques du private equity tels que Stephen Schwarzman, président et cofondateur de Blackstone ou Dominique Sénéquier, à la tête d’Ardian.
Pour la première fois depuis la création du salon en 2016, l’événement est cette année organisé autour de deux temps forts. Après un premier rassemblement en janvier à Cannes, où le prisme est davantage européen, le rendez-vous de septembre au sein de la capitale se veut plus international et centré sur les levées de fonds, à une période où les investisseurs institutionnels (LP, limited partners) préparent leur programme d’allocation pour l’année à venir.
Des financements plus coûteux et plus complexes
Dans un environnement plus tendu, marqué par un net ralentissement de l’activité, les discussions et débats s’annoncent animés. Après des années atypiques de taux bas, leur remontée rend en effet le financement des opérations plus couteux et complexes pour les gérants (GP, general partners). Les LBO de grande envergure, logiquement les plus concernés, se raréfient.
Avec la baisse de valeur des portefeuilles obligataires et la volatilité des marchés actions, les LP doivent de leur côté faire face à l’effet dénominateur (limite d’exposition inscrite dans leur politique financière). La nécessité de réviser leur allocation est par ailleurs accentuée par la chute de l’activité dans le non-coté, réduisant les distributions et leur capacité de réinvestissement.
Dans ce contexte, les LP privilégient certaines classes d’actifs, comme la dette privée, qui profite de la remontée des taux, ou les infrastructures, offrant des rendements récurrents et prévisibles. Respectivement 45% et 41% d’entre eux prévoient ainsi d’accroître leur allocation dans ces stratégies au cours des douze prochains mois (contre 34% pour le private equity), selon un sondage Preqin.
Après avoir atteint des pics de valorisation, le marché fait en outre face à des réajustements, parfois violents dans des secteurs tels que la tech. Ce mouvement est toutefois propice à l’émergence de belles opportunités d’investissement et perspectives de rendement.
Ainsi, en dépit des turbulences actuelles, le secteur reste globalement confiant et voit plus loin. Les institutionnels sont ainsi 44% à percevoir le private equity comme une classe d’actifs attractive sur le long terme et seuls 8% entendent réduire leurs engagements, selon Preqin.

Plus d'articles du même thème
-
Moody’s alerte sur le risque systémique des prêts à effet de levier
La concentration du marché du crédit privé entre les mains de quelques gérants et l’ouverture de la classe d’actifs aux particuliers pourraient entraîner de graves crises de liquidité. -
Cinven va retirer l’allemand Synlab de la Bourse
Le fonds de private equity l’avait lui-même introduit en Bourse en 2021, quand le groupe de laboratoires était porté par la pandémie de Covid-19. -
Le scandale fiscal de Vista Equity Partners lui coûte la perte de certains investisseurs institutionnels
Le fonds souverain singapourien GIC se retire de Vista après l'affaire fiscale majeure de 2020, vendant sa participation en secondaire pour 300 millions de dollars.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

LGIM lance un ETF sur les meilleures marques au monde
- Les «management packages» cherchent encore le bon équilibre
- La SEC a collecté des messages d'employés de sociétés de gestion envoyés sur des messageries privées
- Le régulateur britannique siffle la fin de récréation pour les fonds privés
- L’ex-directrice de l’Institut de la finance durable entre dans le private equity
- Isai et Eurazeo investissent à nouveau dans Ondorse pour accélérer sa croissance
Contenu de nos partenaires
-
A boulets rouges
Sophie Binet déclare la guerre aux patrons
La nouvelle secrétaire générale de la CGT joue le rapport de force face aux chefs d'entreprise tant dans les réunions ministérielles que sur les piquets de grève -
Activisme
Sophie Binet (CGT): «Faire peur aux patrons les incite à négocier davantage»
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet explique son rapport aux patrons et sa vision d'un pays soumis selon elle à un « néolibéralisme économique autoritaire » – un positionnement de combat -
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics.