A l’Ipem, le gratin du non coté garde le sourire

Réunis à Cannes pour la septième édition de l’International Private Equity Market, les professionnels du capital-investissement restent optimistes en dépit d’un marché de la dette encore fragile.
Aroun Benhaddou et Florent le Quintrec
La septième édition de l’International Private Equity Market (Ipem) se tient à Cannes entre le 20 et le 22 septembre.
La septième édition de l’International Private Equity Market (Ipem) se tient à Cannes entre le 20 et le 22 septembre.  -  Photo Ipem.

A en croire l’affluence observée à l’occasion de la septième édition de l’International Private Equity Market (Ipem), l’industrie du private equity a encore de beaux jours devant elle. La célèbre Croisette de Cannes a vu débarquer plus de 5.300 professionnels de la finance entre le 20 et le 22 septembre. Un record absolu pour ce salon créé en 2016, qui a fait le bonheur de l’hôtel Barrière Le Majestic, situé juste en face du Palais des festivals et des congrès.

Qu’on se le dise, la dégradation de l’environnement économique n’a que très marginalement écorné l’humeur du gratin du non coté. Parmi les 618 investisseurs institutionnels et les 711 sociétés de gestion présents, rares étaient ceux à vouloir freiner des quatre fers. « En dépit d’un environnement macroéconomique difficile, le marché du private equity n’a jamais été aussi concurrentiel. Mais l’univers d’investissement est énorme. Les entreprises restent privées plus longtemps et nous constatons un retour des opérations de public to private [ndlr, opérations de retrait de cote] », s’est enthousiasmée Amy Jupe, vice-présidente du bureau londonien de Goldman Sachs Asset Management.

Même son de cloche chez la plupart des «limited partners» (LP) présents sur le salon, dont les allocations pour la classe d’actifs sont en hausse et devraient le rester, dans la limite du possible. Car certains restent encore victimes de l’effet dénominateur, c’est-à-dire d’une surpondération forcée de leur allocation en private equity, consécutive à la chute des marchés cotés.

Baisse des valorisations

En parallèle, la polarisation du marché du capital-investissement se confirme. Les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de la tech continuent d’attirer toujours plus de fonds. L’effervescence autour de la vente prochaine du groupe d’écoles privées Eureka Education (ex-Silvya Terrade) en témoigne. Selon plusieurs sources, le multiple de valorisation pourrait sensiblement dépasser le cap des 20 fois l’Ebitda (près de 90 millions d’euros en 2022), même si à court terme, le scénario d’une remontée de dividendes par refinancement n’est pas exclu par son actionnaire, Naxicap Partners, a appris L’Agefi.

De l’autre côté, une multitude d’actifs pourraient voir leur valorisation baisser. C’est en tout cas le pari fait par un bon quart des 330 entreprises et sociétés de gestion interrogées dans le cadre de l’étude européenne menée par CMS. Selon eux, les cibles sous-évaluées et les cessions d’entreprises en difficulté devraient venir stimuler le marché du M&A en 2023. « Il y a aujourd’hui un certain attentisme autour d’une baisse des valorisations. Les prix ne prennent pas encore en compte le changement de paradigme du marché, où les perspectives de croissance sont moins importantes et la dette coûte de plus en plus cher », estime un banquier.

En attendant, les professionnels du private equity restent sereins. Le pipeline de transactions demeure important sur les segments des small- et des mid-caps, malgré un assèchement observé du côté des plus grosses opérations. « Nous avons connu deux années d’activité exceptionnelles. Il est donc sain d’observer une accalmie », conclut un gérant. Le rendez-vous est pris pour l’édition 2023 de l’Ipem… dont l’organisation pourrait cette fois-ci se matérialiser autour de deux événements, l’un à Cannes en janvier, et l’autre à l’hippodrome de Longchamp au deuxième semestre.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Capital investissement

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...