Yomoni continue d’investir sur sa croissance

Le robo-advisor est un terme «réducteur», estime Sébastien d’Ornano, le patron de Yomoni, qui se définit comme une société de gestion qui conseille en direct les clients sans intermédiaire. «Nous commençons à avoir des niveaux d’encours et de collecte qui deviennent significatifs dans cet écosystème des sociétés de gestion entrepreneuriales», ajoute-t-il.

Lancée il y a 6 ans, la société annonce aujourd’hui une collecte nette de 302 millions d’euros en 2021 et un encours s’élevant à 687 millions d’euros à fin décembre 2021 contre 320 millions à la fin de l’année 2020. «C’est un rythme que nous avons réussi à tenir depuis 5 ans, grâce à l’arrivée croissante de nos nouveaux clients et de l’intérêt renouvelé de nos clients existants», explique Sébastien d’Ornano. Les versements effectués par des clients qui étaient là depuis le début de l’année ont représenté la moitié de la collecte nette. Plus de 18.000 nouveaux mandats ont été signés en 2021, dont un tiers porte sur des solutions ESG. La société revendique 43.000 mandats fin 2021.

Les fonds en euros ne représentent que 10% de la collecte en 2021. «Nous restons sur des taux assez faibles car 5 de nos profils sur 10 n’ont pas de fonds euros. Notre grande mission et valeur ajoutée est d’aligner les investissements de nos clients sur leur horizon de placement», précise son patron. L’assurance-vie représente la plus grosse part de ses enveloppes, à 60% de la collecte. Le reste de la collecte concerne des solutions de PEA et de plan d'épargne retraite (PER). En octobre 2020, la société a lancé une offre sur ce véhicule, et compte un total de 4.500 PER ouverts, dont plus de 2.500 en 2021, «même si l’accélération attendue est encore ralentie par un sujet de place, celui de la difficulté et de la lenteur des transferts», souligne la société.

Frais de conquête

En 2022, Yomoni cherchera, en priorité, à mieux se faire connaître. En effet, si 40% de ses nouveaux clients viennent par recommandation d’un tiers, la société souhaite renforcer sa stratégie marketing. «Nous avons commencé par de la publicité télévisée, et allons renforcer notre présence sur les autres canaux digitaux, presse et contenu», indique son patron.

Avec cet investissement, la société ne devrait pas atteindre l’équilibre financier, un objectif qu’elle avait fixé pour l’année 2022. «Aujourd’hui, nous sommes à l’équilibre opérationnel. Mais faire connaître Yomoni et gagner des parts de marché impliquent désormais des budgets marketing conséquent. Ce n’est a priori pas le moment d’aller chercher l’équilibre comptable», estime son patron. La société, qui est passée de 32 à plus de 50 collaborateurs en 2021, continuera de se développer cette année, en misant sur des profils tech et des experts de la gestion de patrimoine.