Swift veut s’insérer sur le marché des actifs tokénisés

Le réseau de paiement Swift, qui relie 11.000 banques aux institutions financières, ambitionne de résoudre certaines frictions du marché des actifs tokénisés. Ces actifs permettent aux investisseurs d’acheter ou de négocier des jetons ou bien de n’acheter qu’une fraction de leur valeur globale. Le volume de ces actifs pourrait atteindre quelque 24.000 milliards de dollars d’ici 2027. Or, la montée en puissance de ce marché ne se ferait pas sans obstacles. Alors que certaines banques et sociétés de valeurs mobilières développent des capacités de gestion des actifs tokénisés, Swift craint que cette variété d’acteurs crée «un maquis de connexions», pouvant entraîner une fragmentation, une augmentation des coûts et des risques sur ce marché.

Innovations dans les paiements transfrontaliers

Swift entend ainsi réaliser une série de tests au cours du premier trimestre de 2022, visant à explorer l’expansion de son réseau sur le marché des actifs tokénisés. Ses expériences porteront sur les processus d'émission ou encore de livraison contre paiement (DVP). Swift se concentrera uniquement sur les actifs réglementés, prévenant qu’il ne cherchera pas à conserver des cryptomonnaies, ni même effectuer «le règlement direct des actifs tokénisés comme le ferait une infrastructure de marché financier». Le réseau s’associera à de nombreux acteurs, notamment Clearstream, Northern Trust et SETL.

«Notre vision des transactions instantanées et sans friction ne s’applique pas seulement aux instruments de titres traditionnels, mais aussi aux nouvelles classes d’actifs», explique Vikesh Patel, responsable de la stratégie des titres chez Swift. «Les enseignements tirés de cet exercice avec les principaux acteurs des marchés de capitaux nous aideront à définir et à hiérarchiser les étapes concrètes nécessaires pour permettre des processus sans faille pour les actifs tokénisés.»

L’arrivée de Swift sur le marché des actifs tokénisés n’est pas anodine : ce réseau voit son influence diminuer avec l’essor des cryptomonnaies, des stablecoins ou encore des monnaies digitales de banque centrale (MDBC) qui s’insèrent sur certains domaines phares du réseau, comme les paiements transfrontaliers. Ces nouvelles formes de monnaies ont notamment poussé l’acteur à innover dans ce domaine : cet été, il a lancé un service qui permet de réaliser des règlements transfrontaliers rapidement et à faible coût.