Spendesk gagne ses galons de 26e licorne tricolore

La fintech du «spend management» lève 100 millions d’euros et atteint la fameuse barre du milliard de valorisation.
Capucine Cousin
Rodolphe Ardant, cofondateur et directeur général de Spendesk.
Rodolphe Ardant, cofondateur et directeur général de Spendesk.  -  (Spendesk)

A chaque jour sa nouvelle licorne tricolore, ou presque. Au lendemain d’Exotec, et quelques jours après Back Market, Qonto et Ankorstore, la fintech Spendesk rejoint le club très fermé des start-up valorisées plus d’un milliard d’euros, devenant la 26e titulaire du titre au sein de la French Tech.

Spendesk vient de boucler une levée de fonds (en série D) de 100 millions d’euros, mené par le fonds américain de capital-risque Tiger Global – devenu une référence dans le secteur de la tech – qui arrive aux côtés des investisseurs historiques, Index Ventures, Eight Roads Ventures et General Atlantic. Une consécration pour la fintech: «Tiger Global est un investisseur passif (il ne participe pas à la gouvernance de la société) qui a la capacité d’investir des montants très significatifs dans les sociétés de son portefeuille. Pour nous, c’est l’occasion de diversifier notre typologie d’investisseur en nous permettant d’accéder à plus de capital», salue Rodolphe Ardant, cofondateur et directeur général de Spendesk.

Elle avait déjà levé au total 160 millions d’euros, lors de trois tours de table.

Cofondée en 2016 par Rodolphe Ardant, Guilhem Bellion et Jordane Giuly – ce dernier a quitté l’aventure depuis – Spendesk propose aux PME de 30 à 1.000 salariés une solution de gestion des dépenses professionnelles (remboursements de notes de frais, frais de déplacements…) via une plateforme Saas (software as a service), sur abonnement. Elle s’intègre aux logiciels de comptabilité, aux ERP (logiciels de gestion), et aux outils de gestion des ressources humaines.

Elle compte 3.500 clients, pour l’essentiel des PME, mais avec des références telles que Doctolib, Algolia, Sezane et Webedia. Elle a traité en 2021 plus de 3 milliards d’euros de dépenses. Son modèle économique repose sur un abonnement mensuel à diverses fonctionnalités, à partir de 120 euros par mois, complété par une tarification au volume de transactions gérées.

Priorité aux recrutements

Avec cet argent frais, «nous voulons tripler la taille de nos équipes ces trois prochaines années, et recruter 300 nouveaux collaborateurs sur la seule année 2022 – pour moitié des ingénieurs», précise Rodolphe Ardant. La fintech compte déjà 400 salariés répartis sur ses bureaux de Paris, Londres, Berlin, Hambourg et San Francisco. Pas de projet d’expansion géographique à l’ordre du jour pour l’instant : elle veut se renforcer sur ses marchés principaux, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Comme toutes les entreprises proposant des services dématérialisés, elle a été portée par la pandémie, et le basculement forcé des entreprises en télétravail depuis mars 2020. «Notre plateforme est devenue très pertinente alors que les entreprises devaient surveiller leur cash, et nous avons eu une croissance de la demande des entreprises pour digitaliser leurs process, alors que leurs collaborateurs étaient en télétravail», indique Rodolphe Ardant.

Elle n’est pas la seule présente sur ce marché très lucratif des services de «spend management» : PayFit, autre fintech tricolore, éditeur d’un logiciel de paie, a levé il y a quelques jours 254 millions d’euros,

Si la fintech n’est pas encore rentable, elle est en croissance exponentielle : «Nous avons plus que doublé notre chiffre d’affaires en 2021, et nous l’avons plus que doublé chaque année», précise Rodolphe Ardant, sans divulguer de chiffres.

Comment perçoit-il le tourbillon de levées de fonds dont bénéficient les fintechs ? Pas de bulle à craindre à ses yeux, «Depuis dix ans, les évolutions réglementaires et la technologie permettent à de nouvelles entreprises d’entrer sur le marché de la monétique» et «elles ont des business models très sains, avec des revenus récurrents». C’est un marché qui se crée.

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