
Revolut goûte à la rentabilité avant de s’étendre hors d’Europe

La néobanque Revolut annonce aujourd’hui qu’elle a été rentable deux mois consécutifs (décembre et janvier). «Ce n’était pas un objectif, mais c’est un signal rassurant, car cela prouve que notre modèle économique est juste, déclare Benjamin Belais, responsable des activités françaises. Nous existons depuis deux ans et demi, atteindre la rentabilité aussi vite est très rare pour une start-up et encore plus pour une fintech. La plupart des néobanques et banques en ligne perdent des fortunes et sont structurellement déficitaires». La clé ? «Une structure de coûts très légère» reposant sur beaucoup d’automatisation. La start-up compte 300 salariés. Ses revenus proviennent de la rémunération de ses partenaires sur les commissions d’interchange récupérées lors des paiements par carte (Revolut ne propose pas de paiement mobile), et d’autres produits comme l’assurance, le compte premium, les cryptomonnaies…
Les trois fonctionnalités les plus utilisées de la néobanque sont le paiement par carte, le partage d’additions entre amis, et les opérations de change. La start-up a aussi lancé un compte pour les professionnels, qui affiche 22.000 clients. «Les banques parlent beaucoup de la clientèle de professionnels et de petites entreprises mais ne font pas grand-chose du point de vue de l’innovation», estime Nikolay Storonsky, le cofondateur et directeur général. A cause du Brexit, Revolut a demandé une licence bancaire européenne en Lituanie, qu’elle espère obtenir d’ici à la fin du premier trimestre.
Revolut ne restera pas rentable : dans les prochaines semaines, elle se lancera dans une poignée de pays d’Amérique du Nord et d’Asie. Elle revendique aujourd’hui 1,5 million d’utilisateurs, dont 350.000 quotidiens, et 220.000 en France. «Notre volume de clients grandit de lui-même, grâce au bouche à oreille, se félicite Nikolay Storonsky. Nous ne faisons aucun marketing payant ou offres de bienvenue à nos nouveaux clients». Aux Etats-Unis, la liste d’attente est de 25.000 personnes.
De son côté, la rivale allemande N26 a communiqué pour la dernière fois sur son nombre total de clients en août dernier, avec 500.000 clients. En France, elle revendiquait 200.000 clients en janvier 2018. «Aujourd’hui, nous gagnons de l’argent avec chacun de nos clients, souligne Jérémie Rosselli, représentant de N26 en France. Notre seuil de rentabilité dépend simplement de combien nous souhaitons investir dans notre croissance.»
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Volkswagen lance ses citadines électriques pour contrer la Chine
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