
Pour la BCE, l’euro digital se distingue des initiatives privées

Le projet d’euro numérique n’a rien à voir avec les initiatives privées type cryptomonnaies et stablecoins, a déclaré vendredi à Rome Fabio Panetta, membre exécutif de la BCE, lors d’une conférence sur la monnaie à l'ère numérique. Alors que l’Eurosystème se penche depuis plusieurs mois sur un projet d’euro numérique, son émission «aurait des conséquences importantes», précise le banquier central, notamment sur le système monétaire, la géopolitique ou en matière de droit à la vie privée.
Fabio Panetta en a profité pour présenter les contours du projet de la BCE. Un euro digital pourrait pourrait être utilisé par les ménages et les entreprises, bien que l’objectif du projet ne soit pas «d’entrer sur le marché des paiements de détail». Cette monnaie pourrait notamment offrir aux citoyens «un accès plus complet et plus facile aux paiements électroniques, favorisant ainsi l’inclusion financière». Enfin, le projet serait «exempt de tout risque» tels que les risques de marché, de crédit ou de liquidité puisqu’il émanerait de la BCE.
Le banquier central a tenu, sans surprise, un discours très critique vis-à-vis des cryptomonnaies. Il considère que le projet d’euro digital n’a «rien à voir» avec les cryptoactifs, tels que le bitcoin. Pour lui, rien n’indique que les cryptos ont «rempli, ou remplissent, des fonctions socialement ou économiquement utiles». Il a aussi émis des réserves sur la stabilité financière, leur aspect polluant, leur utilisation pour des activités illicites ou encore le risque posé aux les investisseurs. Début décembre, la BCE a déclaré qu’elle entendait élargir sa supervision aux wallets et aux cryptomonnaies.
«Il est difficile de voir une justification à l’existence des crypto-actifs dans le paysage financier», assène Fabio Panetta. Le projet d’euro digital se distingue également des stablecoins, dont la valeur est liée à un panier d’actifs: «en l’absence d’une réglementation appropriée et rigoureuse, elles sont, elles aussi, inaptes à remplir les fonctions de l’argent.» Il y a quelques mois, la BCE avait averti que tout dysfonctionnement des stablecoins pourrait constituer un risque pour la stabilité financière.
Pour autant, un euro digital ne pourra pas se construire indépendamment des autres systèmes en place. Il «fournira aux intermédiaires une infrastructure réglementaire capable de connecter des systèmes actuellement séparés», comme les systèmes de paiement de détail ou encore la signature numérique.
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Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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