
Paypal officialise son retrait du projet Libra
Le projet de cryptomonnaie de Facebook aurait-il du plomb dans l’aile ? L’entreprise américaine de services de paiements Paypal a déclaré dans un courriel, vendredi, avoir «pris la décision de se retirer de l’association Libra», un consortium basé à Genève, qui compte 28 partenaires fondateurs, tels Visa, Mastercard, eBay et Uber. Facebook lui a confié la gouvernance et la gestion de son projet. Libra est censée proposer, à partir de mi-2020, un nouveau mode de paiement hors des circuits bancaires traditionnels, permettant d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané.
Paypal, qui devait investir au moins 10 millions de dollars dans le projet, comme chaque membre de l’association, n’a pas donné les raisons de son changement d’avis. Certes, il veut rassurer, en écrivant «nous continuons de soutenir les aspirations de Libra et comptons poursuivre le dialogue de manière à travailler ensemble à l’avenir».
Facebook perd ainsi un des membres fondateurs, et l’un de ses rares partenaires financiers de l’association. Visa, Mastercard, et Stripe, hésiteraient eux aussi à y rester, rapportaient début octobre Bloomberg et le Wall Street Journal. Tous trois hésiteraient encore à signer une charte, censée leur être présentée vers mi-octobre, par laquelle il s’engageraient formellement au sein de l’association. «Je peux vous dire qu’ils travaillent en toute confiance malgré les questions légitimes que le projet Libra a posées à propos de la valeur des monnaies digitales d’avant-garde», répondait le 2 octobre, dans une série de tweets, David Marcus, le dirigeant de Facebook en charge de ce projet.
Mais le projet Libra subit l’opposition croissante de nombre d’acteurs et régulateurs à travers le monde. De quoi inquiéter ses partenaires: une source proche de l’entreprise a expliqué au Financial Times ce week-end qu’il «semblerait qu’il n’y ait eu que peu de travail de préparation fait avec les régulateurs financiers» et que les services de paiements tels que Paypal ne souhaitaient «pas voir l’attention des régulateurs déborder sur leurs affaires».
Dans le même temps, Facebook est sondé par Bruxelles. Cette dernière a adressé au réseau social, ainsi qu’à l’association Libra, une série de questions sur la stabilité financière, les risques de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale, et de fuites de données personnelles induits par le projet de monnaie digitale, rapportait le Financial Times dimanche. La Commission européenne, inquiète de l’impact possible du Libra sur la stabilité financière, planche déjà sur comment le réguler.
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