
Les TPE, une clientèle tendance

Le marché des TPE est hétérogène. « Les indépendants représentent environ 2 millions de clients qui vont du micro-entrepreneur générant en moyenne 450 euros de revenus mensuels aux entrepreneurs individuels qui gagnent 3.700 euros par mois, en passant par des salariés qui ont aussi une activité d’indépendant, le cumul de ces deux revenus étant en moyenne de 2.180 euros, proche du revenu moyen des Français, explique Denis Tassel, associé chez Exton Consulting. Les banques doivent donc sélectionner ceux auxquels elles peuvent dédier une force commerciale particulière car ils représentent un potentiel de revenu, et gérer les autres comme des particuliers ayant un projet de vie, en leur proposant une offre simple en self-service. » Il faut limiter la prise de risque sur cette clientèle fragile face à la crise. Ce qui n’empêche pas de nombreuses néobanques d’attaquer cette niche.
Qonto, lancée en 2017, affiche plus de 120.000 clients, Shine qui a rejoint le groupe Société Générale en compte plus de 70.000, ce sont les plus visibles mais elles côtoient Anytime, IbanFirst, Manager One ou encore N26 qui a lancé une offre pro. Toutes se donnent pour objectif de faciliter la vie de l’entrepreneur dès la création de l’entreprise sur les aspects administratifs et financiers, puis au quotidien pour la gestion des dépenses, de la facturation, de l’encaissement, de la comptabilité… L’intégration avec d’autres start-up de comptabilité en ligne, de gestion de trésorerie ou d’affacturage permet de constituer une offre élargie. L’entrée en relation se veut 100 % digitale grâce à la signature électronique notamment, et facile en évitant les points de friction liés à la transmission de documents. Les offres bancaires proprement dites sont simples : un compte, une ou plusieurs cartes, une application, et la tarification claire sous forme d’un forfait mensuel variable selon les besoins de l’entrepreneur. Exton Consulting estime que 23 % des indépendants connaissent au moins un de ces nouveaux acteurs et que le taux de pénétration des néobanques atteint les 10 %.
Déferlante
Cette part de marché pourrait grandir encore car de nouveaux établissements arrivent. Finom, par exemple, a été créée par les fondateurs de Modulbank, une banque en ligne russe pour les petites entreprises qui compte 255.000 clients, réalise un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros et obtient un net promoter score (différence entre les clients promoteurs et les clients détracteurs du service) de 75, autant dire excellent. Finom, dont la direction en France a été confiée à Olivier Binet (ex-Paypal), a déjà levé 16,9 millions d’euros auprès d’investisseurs internationaux et s’appuie sur la plate-forme de « bank-as-a-service » de Treezor. Elle veut se différencier en développant des aides à la gestion quotidienne rendues possibles par l’exploitation des données de l’entreprise, dès la création d’un devis. Deux mille entrepreneurs se sont inscrits et attendent l’ouverture du service prévue fin octobre.
Face à cette déferlante, certaines banques ont riposté. Le Crédit du Nord, en particulier, vient de lancer Prismea, sa propre néobanque qui repose sur l’infrastructure de Treezor également et propose la gestion multicomptes afin de donner au client une vision réellement globale de ses flux financiers pour l’aider dans sa gestion de trésorerie. Un module de catégorisation sera disponible au premier trimestre 2021 et le crédit sera bientôt intégré à l’offre. A la différence de Qonto et Shine, Prismea vise des entreprises un peu plus grandes, installées en région, et s’appuie sur le réseau du Crédit du Nord pour accompagner les clients moins à l’aise avec le digital. Ses dirigeants veulent arriver par l’exploitation des données de l’entreprise à proposer un conseil réellement personnalisé. Depuis juillet, 350 clients se sont déjà laissé séduire.
De son côté, la Bred a imaginé Services Pro +, des services extra-bancaires sélectionnés auprès de plusieurs fintech, et intégrés à l’espace client pour assurer une véritable fluidité des usages, avec la gestion des notes de frais (N2F), un agenda avec Agendize incluant un module particulier pour les professionnels de santé avec la téléconsultation, la comptabilité (macompta.fr) et un gestionnaire de devis et factures (Evoliz). La liste va s’enrichir mais 200 entreprises ont déjà commencé à utiliser ces services.
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Piopio - Un Néo-zélandais, disparu depuis près de quatre ans avec ses trois jeunes enfants, a été tué lors d’une confrontation armée avec la police, ont annoncé lundi les autorités, épilogue d’une cavale qui avait tenu le pays d’Océanie en haleine. Tom Phillips s'était enfui avec ses enfants en décembre 2021 après une dispute avec son ex-compagne, un fait divers qui avait particulièrement secoué la ville de Waikato, sur l'île du Nord, où l’on soupçonnait qu’il se cachait. Tôt lundi matin, la police a été appelée pour un vol dans un magasin de cette ville située dans le nord de l'île, apparemment commis par deux personnes à bord d’un quad. M. Phillips avait jusqu’ici réussi à échapper à toute interpellation, malgré plusieurs signalements, notamment pour une précédente tentative d’effraction dans un magasin le mois dernier. La police a immobilisé le quad à l’aide d’une herse posée sur la route, après quoi des coups de feu ont été tirés. Jill Rogers, commissaire adjointe pour la région des districts du Nord a indiqué qu’une «deuxième patrouille est arrivée et a engagé le combat» avec le fugitif, qui est ensuite décédé, après avoir grièvement blessé par balle un policier. Enfants retrouvés M. Phillips était accompagné d’un de ses enfants. Celui-ci n’a pas été blessé et a été pris en charge. Les deux autres ont été retrouvés vers 16H30 (04H30 GMT), après une journée entière de recherches, dans un camping isolé dans la brousse. Ils auraient 9, 10 et 12 ans, selon les médias néo-zélandais. Environ 50 agents avaient été affectés à leur recherche. La police soupçonnait Tom Phillips d’avoir commis plusieurs infractions depuis sa fuite, et l’avait accusé de vol aggravé, de blessures graves et de possession illégale d’une arme à feu. Deux policiers ont rapporté à l’AFP sous couvert d’anonymat que les autorités craignaient depuis longtemps que l’affaire ne se termine par une fusillade. Selon ces sources, la police aurait reçu divers témoignages sur la santé des enfants, ce qui l’a incitée à ne pas lancer de recherches à grande échelle afin de ne pas menacer leur sécurité. Elle pense que des habitants ont offert au fugitif et à ses enfants le gîte et le couvert depuis sa fuite. La mère des enfants, prénommée Cat, a exprimé du soulagement en évoquant ses enfants: «ils nous ont énormément manqué chaque jour, et nous attendons avec impatience de les accueillir à la maison,» a-t-elle confié à la radio RNZ. «En même temps, nous sommes attristés par la tournure des événements d’aujourd’hui. Nous avons toujours espéré que les enfants puissent revenir en paix et en sécurité.» La mère a demandé de respecter le droit à la vie privée de la famille pour que les enfants se réintègrent dans un «environnement stable et aimant» après avoir «enduré une période longue et difficile». Ben STRANG © Agence France-Presse -
Israël somme le Hamas de se rendre et de libérer les otages sous peine d'être anéanti
Jérusalem - Israël a adressé lundi «un dernier avertissement» au Hamas, le sommant de se rendre et libérer les otages sous peine d'être anéanti, après une mise en garde similaire lancée par le président américain Donald Trump au mouvement islamiste palestinien. Ces nouvelles mises en gardes surviennent alors que l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans et autour de Gaza-ville, l’un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien assiégé et affamé. La Défense civile à Gaza a fait état de 10 morts lundi dans de nouveaux raids israéliens. L’offensive dévastatrice israélienne a été lancée dans la bande de Gaza en riposte à une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël à partir du territoire palestinien voisin. «Ceci est un dernier avertissement aux assassins et violeurs du Hamas à Gaza et dans les hôtels de luxe à l’étranger: libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis», a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz sur X. «Aujourd’hui, un ouragan dévastateur frappera le ciel de la ville de Gaza et les toits des tours terroristes trembleront», a-t-il ajouté. «L’armée se prépare à étendre ses opérations pour conquérir Gaza.» «Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre!», a écrit dimanche M. Trump sur Truth Social. La Maison Blanche n’a pas donné de détails sur ces conditions. Mais selon le site d’information Axios, l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a communiqué une nouvelle proposition la semaine dernière au Hamas pour un accord global sur les otages et un cessez-le-feu, par l’intermédiaire d’un militant israélien pour la paix. «Etape historique» Le Hamas a confirmé avoir «reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu». Il a assuré être prêt à «s’asseoir immédiatement à la table des négociations» afin de discuter de la libération de tous les otages «en échange d’une déclaration claire de la fin de la guerre, d’un retrait complet israélien de la bande de Gaza, et de la formation d’un comité de Palestiniens indépendants pour gérer le territoire». En Israël, le Forum des familles d’otages a estimé que «la garantie personnelle du président des Etats-Unis est une étape historique sans précédent». «Un tel accord favoriserait un règlement régional plus large, assurerait la libération de tous les otages, permettrait aux soldats et aux réservistes de rentrer chez eux», veut-il croire. Selon l’armée israélienne, 47 captifs restent retenus dans la bande de Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées lors des l’attaque du 7-Octobre. L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de Gaza-ville, a indiqué vouloir s’emparer de cette dernière agglomération, la plus grande du territoire située dans le nord. Tours détruites Ni l’armée israélienne ni le gouvernement de Benjamin Netanyahu n’ont officiellement annoncé jusque-là le début de l’offensive de grande envergure contre la ville de Gaza approuvée en août. Mais l’armée a intensifié ces dernières semaines ses bombardements ainsi que ses opérations au sol dans et autour de la ville. Dimanche, l’armée israélienne a bombardé une nouvelle tour d’habitation de Gaza-ville, la troisième en trois jours, après un appel à l'évacuer. Elle accuse le Hamas, qui dément, d’utiliser ces bâtiments pour opérer. L’armée a appelé samedi la population de Gaza-ville à évacuer vers la zone déclarée «humanitaire» d’al-Mawassi (sud), qui comprend selon elle des «infrastructures humanitaires», et est approvisionnée en nourriture et médicaments. M. Netanyahu a affirmé qu’environ 100.000 personnes avaient déjà quitté les lieux. Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville. Des déplacés à al-Mawassi ont affirmé manquer de tout. De plus, l’armée a souvent mené des frappes meurtrières sur cette région, affirmant y viser des combattants du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza. © Agence France-Presse -
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