Les banques régionales sont frileuses vis-à-vis des cryptomonnaies

Une étude de l’association CryptoFR souligne la fracture entre établissements, ainsi qu’une éducation insuffisante des agents bancaires.
Pauline Armandet
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En 2018, 55 millions de fraudes aux cryptomonnaies ont été déclarées par des épargnants.  -  Crédit Fotolia.

N26 et la Société Générale sont les banques les plus «crypto-friendly», loin devant le Crédit Agricole. Voici ce qui ressort d’un sondage réalisé auprès de 646 personnes par l’association CryptoFR sur la relation des banques avec les cryptomonnaies. Lorsqu’elles souhaitaient manipuler des cryptomonnaies, 227 personnes ont rencontré un problème vis-à-vis d’une banque. Cela va de l’interdiction d’effectuer un virement bancaire vers les plates-formes d’échange (110 personnes) à l’interdiction de payer des cryptomonnaies par carte bancaire (87 personnes).

Le Crédit Agricole, le CIC et le Crédit Mutuel sont les mauvais élèves de ce classement. «Les arnaques dites ‘au bitcoin’ visent principalement les régions, et ce sont donc les banques régionales qui sont le plus confrontées à ce genre de problématique. En réaction, elles bloquent alors les virements vers les échanges de cryptomonnaies», explique Quentin de Beauchesne, président de l’AssoCryptoFR. Selon lui, ces banques régionales poussent ainsi involontairement leurs clients vers de potentielles arnaques en leur enlevant la possibilité d’investir via des plates-formes reconnues et anciennes. Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), en 2018, 55 millions de fraudes aux cryptomonnaies ont été déclarées par des épargnants. De même, en cas d’activité illicite, «le directeur est pénalement responsable, cela peut pousser les agences régionales à faire de l’excès de zèle dans les blocages», explique Quentin de Beauchesne. La problématique sous-jacente est donc celle de l'éducation des agents bancaires, «il faut les former, pour qu’ils puissent comprendre ces sujets et faire des choix mesurés».

BNP Paribas est classée «plus mauvaise banque généraliste». «Ici, on est plutôt sur une directive nationale. Nous comptons les contacter pour comprendre pourquoi ils ont décidé de tels blocages». Pour le fondateur de CryptoFR, la conséquence directe des blocages, c’est l’ouverture de comptes dans des néo-banques comme N26. Le sondage ne permet pas de savoir combien d’utilisateurs ont changé de banque pour investir dans les cryptomonnaies.

Depuis la parution du décret sur les prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) en octobre dernier, les banques françaises peuvent déjà stocker et vendre des cryptomonnaies.

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