Les banques ne peuvent se passer des géants de la tech dans les paiements
BPCE se place à nouveau en position de pionnier, en proposant Samsung Pay à ses clients depuis jeudi. Grâce à la solution de paiement mobile du sud-coréen Samsung, la maison mère de Natixis fera peut-être des émules plus rapidement qu’avec Apple Pay, parmi ses grandes concurrentes françaises.
En juillet 2016, BPCE avait déjà été le premier en France à proposer la solution de l’américain Apple. Ce n’est qu’en février dernier que la Société Générale s’est convertie à Apple Pay, et BNP Paribas devrait franchir le pas d’ici à la fin 2018.
Le manque d’empressement des banques n’est pas sans fondement. En France, le paiement mobile n’est pas (encore) la révolution annoncée. Deux ans après le lancement d’Apple Pay, «l’usage augmente mois après mois mais cela met du temps à s’installer, comme cela a d’ailleurs été le cas au début pour le paiement sans contact par carte, qui explose depuis deux ans», admet Jean-Philippe Van Poperinghe, directeur stratégie offres B2C au sein du groupe BPCE.
La crainte des «Gafa»
Surtout, les grands groupes du numérique, et non les fintech, représentent la plus grande menace concurrentielle pour les banques, selon une étude publiée à la fin 2017 par le cabinet Bain. A commencer par les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), dotés d’une importante force de frappe financière et rompus à la gestion de la relation client. Ce qu’ils convoitent ? Les données bancaires des particuliers, qui représentent autant de précieux renseignements sur leurs habitudes de consommation, et la manne que constituent les commissions prélevées sur les transactions bancaires.
Sur ce dernier point, contrairement à l’accord conclu avec Apple Pay, le partenariat signé entre BPCE et Samsung Pay ne comprend pas d’échanges financiers. «Samsung ne prélève pas de commissions sur les transactions», souligne Laurent Moquet, directeur marketing B2B mobile chez Samsung France. Le sud-coréen ne stocke pas non plus les données bancaires des utilisateurs sur ses serveurs et ses smartphones. «Nous ne voulons pas devenir une banque, ce n’est pas notre domaine, nous sommes un groupe industriel», insiste le dirigeant.
Pour les banques, bouder les Gafa et consorts, c’est risquer de passer à côté d’innovations majeures. «Il nous semble très important de proposer ce service [Samsung Pay] à nos clients, ceux-ci utilisant de plus en plus le paiement sans contact par carte», témoigne Jean-Philippe Van Poperinghe.
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