Ledger poursuit son offensive à l’international

Ledger n’a pas froid aux yeux. Hier, la société française spécialisée dans la sécurité des actifs digitaux, a annoncé le recrutement de Ian Rogers, l’ancien responsable numérique de LVMH, en tant que Chief Experience Officer (CXO). Il s’agit du premier profil international recruté par la société.

«Ce nouveau recrutement intervient dans le cadre du développement de l’entreprise. Mon rôle est d’anticiper le business et les marchés, et nous pensons que le bitcoin et les cryptomonnaies de manière générale entrent dans un cycle très positif», déclare à L’Agefi Pascal Gauthier, le CEO de Ledger.

Dès janvier, Ian Rogers sera responsable de la division «consumer» de Ledger, composée de 250 personnes. Il sera chargé de superviser l’activité BtoC de Ledger, notamment les produits, le marketing et les ventes. «Notre travail consiste à nous assurer que les produits Ledger sont non seulement sûrs, mais aussi faciles à utiliser», explique Ian Rogers dans un post sur son blog.

«L’opportunité du marché de Ledger me semble énorme. Les analystes disent qu’il n’y a que 50 à 100 millions de personnes dans la sphère crypto aujourd’hui - il est clair pour moi que nous sommes sur le point d’accueillir 250 millions de nouvelles personnes, y compris de grandes institutions et des personnes fortunées. Ces biens devront être protégés», ajoute-t-il.

Un Black Friday record

Depuis sa création en 2014, Ledger propose notamment des portefeuilles numériques (hardware wallets) permettant de stocker des cryptomonnaies. Au total, elle a vendu plus de 2 millions de hardware wallets, revendiquant plus de 450 % de ventes entre novembre 2019 et novembre 2020. «Lors du Black Friday de cette semaine, nous avons par ailleurs réalisé les meilleures ventes de notre histoire», se targue son patron.

La société, qui ne réalise que 2% de son chiffre d’affaires en France, a revendiqué un chiffre d’affaires total de 45 millions d’euros en 2017. Elle estime que les années 2020 et 2021 seront meilleures, surfant sur l’intérêt grandissant des institutionnels vis-à-vis des cryptomonnaies. «Nous avons commencé par le consommateur. Cela reste le fer de lance de Ledger. Nous somme une société avec un service fort en BtoC et un service en BtoB où nous avons fortement développé notre offre en 2020», explique son patron. En 2020, Ledger a ainsi monté une joint-venture avec le japonais Nomura pour protéger les actifs numériques des institutionnels.

Ledger prévoit d’ailleurs de recruter 100 personnes en 2021. «Nous ambitionnons de nous développer de manière très forte en 2021. Nous avions beaucoup investi en 2018 et 2019 pour être prêts au moment où le marché allait repartir», souligne le patron de la fintech, qui compte ouvrir des bureaux à Singapour, en Suisse, à Londres en 2021.

En février, Ledger accueillera également un autre profil international, Matt Johnson, un ancien du spécialiste des paiements Ingenico. «Avec 98% de nos clients à l’international, nous avons déjà pris notre place. Recruter ces profils internationaux va dans la continuité de notre forte ambition internationale des premiers jours», considère Pascal Gauthier. Ce dernier sera en charge de la sécurité. Un domaine que la société se doit de maîtriser : à l’été 2020, un million d’adresses e-mails d’utilisateurs avaient été dérobées sur Ledger.