La valorisation de Stripe affole les compteurs

Après une levée de fonds, la fintech est devenue la mieux valorisée de la Silicon Valley, à 95 milliards de dollars. Mieux que des groupes cotés en Bourse.
Pauline Armandet

Le montant étourdit : 95 milliards de dollars. C’est la valorisation du spécialiste américain du paiement Stripe. «Vertigineux», reconnaît Angelo Caci, directeur du cabinet de conseil Syrtals Cards & Beyond. A ce niveau, Stripe vaut quasiment autant que les capitalisations cumulées de BNP Paribas (65 milliards d’euros) et du Crédit Agricole (35 milliards d’euros). En avril dernier, Stripe n’était valorisée «que» 36 milliards de dollars.

600 millions de dollars levés

Lundi, la fintech a annoncé avoir réalisé une levée de fonds de 600 millions de dollars auprès d’Allianz X, Axa, Baillie Gifford, Fidelity Management & Research Company, NTMA (Ireland National Treasury Management Agency) et Sequoia Capital. «Les investisseurs ont accès à des informations qui les rassurent quant à la capacité de Stripe à valoir ce montant», précise Angelo Caci.

En volume de paiement, Stripe est «à lui seul ce qu'était l’ensemble du marché de l’e-commerce lorsque nous avons commencé à travailler», a expliqué au Financial Times son patron John Collison, sa société réalisant en moyenne 5.000 transactions par seconde. La société, qui devient la mieux valorisée de la Silicon Valley, a profité de l’essor du e-commerce, qui a crû de l’ordre de 20% l’an dernier. D’autres sociétés, dans le paiement également, ont vu leur valorisation tripler en l’espace de quelques mois, comme Klarna (31 milliards de dollars) et Chekchout (15 milliards).

Offre de «banking-as-a-service»

La valorisation de Stripe dépasse également celle de son concurrent européen Adyen (60 milliards de dollars), coté en bourse depuis 2018. Une explication pourrait se trouver dans la stratégie plus agressive de diversification de l’offre de Stripe. En lançant Stripe Treasury en décembre, une offre de banking-as-a-service (BaaS), où le service n’est facturé qu'à l’usage, Stripe «est allé plus loin qu’Adyen. Si Stripe a dans une certaine mesure révolutionné les services de paiements en e- et m-commerce, il ambitionne de faire la même chose sur ce nouveau segment du BaaS», ajoute l’expert.

Avec cette levée de fonds, Stripe ambitionne d’étendre ses activités en Europe, où elle est présente dans 31 pays sur 42 pays au total. Lancée en 2010, la fintech qui revendique 3.000 salariés, gère déjà des centaines de milliards d’euros de transactions pour des millions de clients. N'étant pas cotée en Bourse, la société ne communique pas sur son chiffre d’affaires.

«A partir du moment où on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit, les analystes en tiennent compte», souligne Angelo Caci. Si les résultats n’étaient pas pleinement au rendez-vous, il pourrait y avoir un scénario «à la Monzo», où la néo-banque a été moins bien valorisée lors de sa dernière levée de fonds.

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