
La pression monte en faveur d’une régulation des cryptomonnaies

En Europe comme aux Etats-Unis, les débats vont bon train sur les cryptomonnaies. Selon une étude de Redfield & Wilton menée auprès de 30.000 Européens, la plupart d’entre eux préfèrent une régulation de ces actifs par leurs propres gouvernements que par l’Union européenne. Il y a un an, la Commission européenne a présenté un cadre législatif pour réglementer les crypto-actifs, amenant le Parlement à engager des discussions cet été.
«Les régulateurs du monde entier sont confrontés à deux options : contrôler et centraliser étroitement l’orientation future des actifs cryptographiques, par exemple via la création d’une monnaie numérique de la banque centrale (MDBC), ou adopter un cadre juridique et réglementaire ouvert qui permet les pièces stables, en particulier celles liées à plusieurs devises, pour fonctionner correctement», souligne Louisa Idel chez Redfield & Wilton Strategies. «Si l’Union européenne choisit la première approche consistant à créer une MDBC, il est peu probable qu’elle gagne», ajoute cette dernière.
Par ailleurs, alors que la BCE a déclaré en juillet qu’elle comptait lancer un euro numérique d’ici trois à cinq ans, certains sondés se sont prononcés en faveur de cryptomonnaies locales, afin de «faire valoir une indépendance monétaire face à l’Union européenne». C’est notamment le cas des Grecs, des Estoniens ou encore des Espagnols. Les Français, les Allemands et les Pays-Bas sont moins favorables à ce type d’initiative. Depuis quelques années, de nombreuses banques centrales ont enclenché une course à la montre pour lancer leurs propres monnaies numériques, certaines étant à des stades plus avancés que d’autres en Europe, notamment la Suède.
Ce besoin de régulation se voit aussi outre-Atlantique. Début août, le patron du gendarme des marchés financiers américains (SEC), Gary Gensler, a plaidé pour une régulation des cryptomonnaies, secteur qu’il a qualifié de ‘Far West’. «Nous avons aujourd’hui un marché des cryptos où de nombreuses devises peuvent être des titres non enregistrés, sans déclarations obligatoires, ni surveillance du marché. Cela laisse les prix ouverts à la manipulation. Cela rend les investisseurs vulnérables», a-t-il lancé. Ses propos sont accompagnés d’actes : vendredi, la SEC a lancé une enquête sur Uniswap Labs, la start-up derrière le développement de la plateforme d'échange décentralisée Uniswap (UNI).
Plus d'articles du même thème
-
Le taux américain à 30 ans franchit les 5%
Les rendements souverains poursuivent leur hausse après des chiffres sur l’emploi américain. Le Bund allemand à 10 ans passe les 3%. -
Giovanni Becchere rejoint Monceau AM
Giovanni Becchere rejoint Monceau Asset Management en tant que gérant et analyste. L’intéressé a passé de nombreuses années au sein du groupe ABN Amro. Dernièrement, il était responsable de la gestion de portefeuilles d’ABN Amro Investment Solutions, jusqu’en 2021. Il s’occupait de solutions de multigestion, représentant 9 milliards d’euros. Avant de rejoindre Monceau AM, il a travaillé quelques mois au sein d’Allfunds, en tant qu’analyste senior de fonds. -
Stéphanie Yon-Courtin: «Une interdiction, même partielle, des rétrocessions, enverrait le mauvais signal à l’industrie financière»
Exclusif - L’ eurodéputée rapporteure principale du Parlement européen sur la stratégie «investissement de détail» de l’UE, dévoile ses propositions, à L’Agefi.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Bitwise va lancer les premiers ETF investis en contrats à terme sur ethereum
- Fortuneo prive ses clients de fonds monétaires
- Aucune banque française ne figure parmi les 40 marques européennes les plus valorisées
- Axa soigne ses collaborateurs avec son programme We Care
- Rattrapé par des suspicions sur Credit Suisse, UBS décroche en Bourse
- Nordine Hachemi (Kaufman & Broad) : «Il n’y a plus de pilote dans l’avion du logement»
Contenu de nos partenaires
-
Vertu ostentatoire
Robin Rivaton: «Entre la fin du prêt à taux zéro et le zéro artificialisation nette des sols, on a tué le pavillon individuel»
Robin Rivaton, essayiste et ancien conseillé d'Augustin de Romanet chez Aéroport de Paris, qui dirige aujourd'hui la start-up Stonal sur les données immobilières, démonte l'objectif de zéro artificialisation nette des sols. -
Guerre longue
Soutien à l'Ukraine: les nuages menaçants s'accumulent
Victoire d'un parti prorusse en Slovaquie, blocage temporaire de l'aide américaine, tensions avec la Pologne : mauvaise passe pour Kiev alors que l'offensive marque le pas -
Défense
Armées: plus d'argent, moins de transparence
(Version actualisée) Des indicateurs importants ne seront plus rendus publics.